Page:Nietzsche - Le Cas Wagner (trad. Halévy et Dreyfus).djvu/27

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3.

Vous voyez déjà, comme cette musique m’a rendu meilleur ? − Il faut méditerraniser la musique[1] : j’ai mes raisons pour choisir cette formule. (Au delà du Bien et du Mal, p. 220.) Le retour à la nature, à la santé, à la gaieté, à la jeunesse, à la vertu! − Et cependant je faisais partie des wagnériens les plus corrompus … J’étais capable de prendre Wagner au sérieux … Ah ! le vieux magicien ! nous en a-t-il assez fait accroire ! − La première merveille de son art est un verre grossissant : on regarde à travers, on se défie de ses yeux, − tout devient grand Wagner lui-même devient un grand homme… Quel prudent serpent à sonnettes ! Toute la vie, il a fait résonner les mots de «résignation», de «loyauté», de «pureté» ; adressant des louanges à la chasteté, il s’est retiré du monde corrompu ! − Et nous l’avons cru… − Mais vous ne m’entendez pas ? Vous préférez le problème de Wagner à celui de Bizet ? Aussi je ne le déprécie pas, il a son charme. Le problème de la Rédemption est

  1. En français dans le texte.