de l’égoïsme et de l’orgueil de son peuple, — mais
sans aucune pudeur, s’avouant chrétien !… Que nie
donc le christianisme ? Qu’est pour lui le « monde » ?
Quand on est soldat, juge, patriote ; quand on
se défend ; quand on tient à son honneur ; quand on
veut son propre avantage ; quand on est fier… La
pratique de tous les moments, chaque instinct,
chaque évaluation devenant action, est aujourd’hui
antichrétienne ; quel avorton de fausseté doit être
l’homme moderne pour ne pas avoir honte, quand
même, de s’appeler chrétien ! — — —
— Je reviens sur mes pas, je raconte la véritable histoire du christianisme. — Le mot « christianisme » déjà est un malentendu —, au fond il n’y a eu qu’un seul chrétien, et il est mort sur la croix. L’« Évangile » est mort sur la croix. Ce qui, depuis lors, s’est appelé « Évangile », était déjà le contraire de ce que le Christ avait vécu : un « mauvais message », un dysangelium. Il est faux jusqu’au non-sens de voir dans une « foi », par exemple la foi au salut par le Christ, le signe distinctif du chrétien : Ce n’est que la pratique chrétienne, une vie telle que vécut celui qui mourut en croix, qui est chrétienne… De nos jours encore une vie pareille est possible à certains hommes, nécessaire même : le christianisme véritable et primitif sera possible à toutes les époques… Non pas une foi différente, mais un faire différent, ne pas faire certaines choses, et surtout, mener une autre vie… Les états de conscience, une foi quelconque, par