Page:Noël - Fin de vie (notes et souvenirs).djvu/41

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régulateurs, de grands consolateurs et de grands maîtres de philosophie, Beethoven, Weber, Mozart…

Mozart subjugue l’âme et l’enchante. C’est comme un chant inspiré des plus impénétrables mystères de la vie et de la mort, avec un fonds de mansuétude, d’amour, de paix, d’espérance qu’on trouve rarement exprimés avec cette force, cette sûreté, cette simplicité — simplicité si pleine d’art pourtant et d’un savoir si profond.

En vue d’une nouvelle édition rêvée de mes trois volumes : Rabelais, Molière, Voltaire, je me suis mis à les corriger, refondre et augmenter.

Quatre siècles remis ainsi sous mes yeux, j’y vois combien l’homme est un être muable et susceptible d’adaptations variées.

La métamorphose est sa loi.

Aussi quelle entière et complète et presque absolue transformation si nous pouvions revoir nos ancêtres d’il y a cent mille ans et si nous pensions avoir une image de nos descendants tels que les auront faits les cent mille ans qui vont suivre ! Car infinies sont également ascendance et descendance ; toute créature est la suite de milliers et de milliards d’autres et doit être suivie elle-même de milliards