Page:Noël - Fin de vie (notes et souvenirs).djvu/46

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à cette saison, en grande partie, son caractère mélancolique. Dès la mi-janvier, au contraire, le phénomène se produit en sens inverse ; tout s’éveille, s’égaie…

Oh ! la lumière, c’est de quoi nous vivons.

Mais que la campagne est belle encore, et quels souvenirs se réveillent de mes promenades d’automne et d’hiver sur les coteaux, dans les bois et les prairies du Tot !

Il n’y avait pas seulement les promenades solitaires ; il y avait aussi les promenades avec les amis, les interminables causeries au bord de l’eau, dans les bois, à pied le plus souvent, mais quelquefois à cheval (avec Dumesnil). Conversations sérieuses, conversations folles, et puis, dans quelque coin retiré, les lectures à haute voix de nos grands tragiques avec Levallois, histoires rustiques recueillies sur le vif avec Michelet, épisodes de la Révolution narrés par l’historien à table le soir ou dans le jour le long des sentiers, tout cela hante aujourd’hui ma mémoire de vieux.

Auguste Préault, le pétulant Morin, l’excellent docteur Delzeuzes, poète aimable, R. L., notre dessinateur, Pouchet père et Pouchet fils, Georges Pennetier, Alfred Péron, et combien d’autres, sont