Page:Noailles - L’Ombre des jours, 1902.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Armés de l’éperon, des ailes et du dard
Les mots baissés ou vifs clignent comme un regard.

Alors, nouant ses fleurs au plus haut de la hampe,
L’exaltation fume et bat comme les tempes,

Et voici que riant de se voir épiés
Les désirs en tous lieux mènent leurs divins pieds.

Les plus rudes chansons, les plus fortes sont celles
Que les frissons vivants avec les rêves font ;
Tout luit quand le penseur que son tourment harcèle,
Ayant crispé ses doigts dans ses cheveux profonds,
Les retire brûlés d’humaines étincelles.