Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mère, quand j’étais petite, acceptait comme cela le caractère de mon père, qui était avec elle tantôt très tendre, et tantôt violent. Nous avons de la douceur. Je me tolère, comme je tolérerais vos défauts si vous en aviez, sœur Catherine. J’ai de l’humeur, des caprices, de l’exaltation ; j’aime rire, pleurer, faire claquer les boutons des fuchsias et, quand il fait très chaud, boire à petites gorgées l’eau de la fontaine à l’ombre, qui est comme de l’argent glacé. Je me supporte, ma sœur, et par moments, je regarde vers le ciel bleu, et j’imagine que le Seigneur me dit :

» — Petite fille, je vous aime comme vous êtes…