Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/27

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humble, elle a un corps inquiet, un regard qui se retire, des mains qui s’excusent d’être des mains.

J’ai de l’orgueil.

Quand il fait beau et parce que je suis jeune, j’ai de l’orgueil.

Si je me rends aux repas avec toutes les religieuses, ou à l’église, ou au promenoir, je me dis : « Moi, c’est moi, et les autres sœurs sont les autres sœurs. »

Lorsque la sœur Marthe, qui souffle fort quand elle se recueille, se recueille à mon côté dans le banc, je pense : « Ma sœur, ne soufflez pas si fort ; je vous vois et vous me faites vous mépriser. »

J’aime la mère abbesse parce qu’elle est orgueilleuse. Elle retire son manteau