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Il EST DES MORTS VIVANTS...


Il est des morts vivants, patients, qui survivent
À la morte jeunesse, honneur divin du corps,
Et leur âme, qui n’est ni sombre ni plaintive,
Contemple l’univers et s’y retient encor.

Ils marchent dans un pâle et modéré vertige,
Étrangers aux saisons, exemptés de leurs lois.
L’été, tout hors de lui et pressurant, n’exige
Plus rien de ces yeux secs et de ces cœurs étroits.

Car la Nature dit à l’homme rêvant d’elle :
« Je n’ai pas le besoin de ton mystique amour,
« Le plaisir contribue à ma vie éternelle,
« J’aimais ton turbulent et langoureux concours.