Page:Nodier - Inès de Las Sierras, 1837.djvu/148

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jusqu’à vous ? Voyez ! ajouta-t-elle en détachant l’agrafe de sa robe et en nous montrant la cicatrice de son sein. C’est là que le poignard m’a frappée !…

— Malheur ! malheur ! cria Boutraix en soulevant sa tête, et en se rejetant, dans un désordre inexprimable, sur le dossier de son fauteuil.

— Les hommes ! les hommes ! dit Inès du ton d’un mépris amer, ils savent tuer les femmes, et la vue des blessures leur fait peur !…

Le mouvement mêlé de pudeur et de compassion qu’elle fit pour rapprocher les pans de sa robe entr’ouverte, et cacher son sein aux yeux effrayés de