Page:Nodier - Inès de Las Sierras, 1837.djvu/215

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voulait lui donner. L’ivresse universelle cachait la mienne, mais elle l’augmentait encore ; tout le temps qui s’était écoulé entre nos deux rencontres avait disparu à nos yeux, parce qu’aucune sensation du même genre et de la même puissance n’était venue me rappeler celle-là ; il me semblait que j’étais encore au château de Ghismondo, mais au château de Ghismondo agrandi, décoré, peuplé d’une foule immense, et les acclamations, qui s’élevaient de toutes parts, bruissaient dans mes oreilles comme des joies de démons. Et la Pedrina, possédée d’une frénésie sublime que l’enfer seul peut inspirer et entre-