Page:Nodier - Inès de Las Sierras, 1837.djvu/243

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par l’aveugle crédulité de l’amour ; et Gaëtano n’était pas seulement le premier homme qui eût fait palpiter le cœur d’Inès ; il était le seul qu’elle eût aimé. Tous les égaremens auxquels ses sens s’étaient abandonnés depuis, avaient laissé son âme vide et indifférente ; et par un privilége fort rare, sans doute, mais qui n’est pas sans exemple, elle s’était perdue sans se corrompre. Le roman de Gaëtano, tout absurde qu’il fût, n’eut pas de peine à obtenir le crédit de la vérité. Inès avait besoin d’y croire pour retrouver quelque apparence de son bonheur évanoui, et cette disposition d’esprit se