Page:Nodier - Inès de Las Sierras, 1837.djvu/82

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entrer dans sa chambre à pas mesurés, non pas belle, frémissant d’amour et de volupté, et vêtue comme autrefois d’un tissu léger qui allait tomber ; mais pâle, ensanglantée, traînant le long habit des morts, et déployant vers lui une main flamboyante qu’elle vint imposer lourdement sur son cœur, à l’endroit même qu’elle avait inutilement pressé quelques heures auparavant. Lié par une puissance irrésistible, Ghismondo tenta en vain de se soustraire à l’effroyable apparition. Ses efforts et sa douleur ne purent se manifester que par quelques gémissemens sourds et confus. L’implacable main