Page:Nodier - Inès de Las Sierras, 1837.djvu/85

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jeter son drap funèbre, et s’asseoir parmi eux dans ses plus riches atours. Saisis d’étonnement et de terreur, ils la virent manger du pain et boire du vin des vivans ; on dit même qu’elle chanta et qu’elle dansa, suivant la coutume du passé, mais tout-à-coup sa main flamboya comme dans les mystères de leurs songes, et toucha au cœur le chevalier, l’écuyer et le page. Alors tout fut fini pour cette vie passagère, car leur cœur calciné avait fini de se réduire en cendres, et il ne renvoya plus de sang à leurs veines. Il était trois heures du matin quand les hommes d’armes, avertis par le silence de leurs