Page:Nodier - Inès de Las Sierras, 1837.djvu/87

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mélancolique sur ce roman lugubre de l’arriero, et un mouvement souvent renouvelé de sa main me fit soupçonner qu’il défilait les grains d’un rosaire. Quant à moi, j’admirais ces lambeaux poétiques de la tradition qui venaient se coudre naturellement au récit d’un homme simple, et lui prêter des couleurs que l’imagination éclairée par le goût ne dédaignerait pas toujours.

« — Ce n’est pas tout, reprit Estevan, et je vous prie de m’écouter un moment encore avant de persister dans votre dangereux projet. Depuis