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LA MÉCANIQUE EINSTEINIENNE.

à la force accélératrice une résistance plus grande. Tout se passe comme si son inertie, comme si sa masse avait changé ! Cela revient à dire : la masse des corps n’est pas constante, elle dépend de leur vitesse, elle croît quand cette vitesse croît.

Pour les petites vitesses cette influence est insensible. Parce qu’ils n’avaient pu observer que celles-là, les fondateurs de la mécanique classique, — science expérimentale, — ont remarqué que les masses étaient sensiblement constantes, et en ont cru pouvoir conclure qu’elles l’étaient absolument. Aux grandes vitesses cela n’est plus vrai.

Pareillement, aux petites vitesses, dans la mécanique nouvelle comme dans l’ancienne, les corps opposent sensiblement la même résistance d’inertie aux forces qui tendent à accélérer leur mouvement et à celles qui tendent à le dévier, à courber leur trajectoire. Aux grandes vitesses cela n’est plus vrai.

La masse croît donc rapidement avec la vitesse, jusqu’à devenir infinie quand cette vitesse égale celle de la lumière. Un corps quelconque ne pourra jamais atteindre ni dépasser la vitesse de la lumière, puisque, pour dépasser cette limite, il faudrait surmonter une résistance infinie.

Voici, pour fixer les idées, quelques chiffres qui laissent voir dans quelles proportions les masses varient avec la vitesse. Le calcul est facile, grâce à la formule que nous avons indiquée et qui donne les valeurs de la contraction de Fitzgerald-Lorentz.