Page:Nordmann - Einstein et l’univers, 1921.djvu/175

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
169
CONCEPTION NOUVELLE DE LA GRAVITATION.

pour n’être plus parfait (ce qui était bien extraordinaire) n’en est pas moins excellent, et en deçà des incertitudes de l’observation.

La loi d’Einstein a la même exactitude que celle de Newton tant qu’il s’agit de planètes lentes. Mais pour les astres plus rapides dont l’observation permet de connaître le mouvement avec une précision supérieure, la loi de Newton est en défaut, celle d’Einstein triomphe encore.

Ce perfectionnement de ce qu’on croyait parfait — l’œuvre de Newton — est une belle victoire de l’esprit humain.

L’astronomie, la mécanique céleste y gagnent une précision et une puissance prophétique accrues. Sur les ailes triomphales du calcul, nous savons maintenant mieux que naguère suivre et précéder les orbes d’or des astres, par delà les siècles et dans l’espace démesuré.

Il existe encore un autre criterium de la loi gravitationnelle d’Einstein. Si celle-ci est exacte, la durée d’un phénomène donné augmente, selon Einstein, quand le champ de gravitation devient plus intense. Par conséquent, la durée de vibration d’un atome donné doit être plus grande sur le Soleil que sur la Terre. Les longueurs d’onde des raies spectrales d’un même élément chimique doivent être un peu plus grandes dans la lumière solaire, que dans une lumière d’origine terrestre. C’est ce que