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EINSTEIN ET L’UNIVERS.

Il y a d’ailleurs peut-être encore une troisième issue sinon pour le pragmatiste, du moins pour le philosophe j’entends par là le physicien, me souvenant que les Anglais appellent la physique Natural Philosophy.

Voici : si tout ce que nous connaissons d’astres se rattache à notre Voie Lactée, d’autres Univers très éloignés peuvent nous être inaccessibles parce qu’ils sont optiquement isolés du nôtre, peut-être par les phénomènes d’absorption cosmique de la lumière dont nous avons parlé déjà.

Mais ceci pourrait être aussi causé par autre chose qui choquera peut-être quelques relativistes mais semblera possible aux newtoniens. L’éther, ce milieu qui transmet les vibrations lumineuses et dont Einstein lui-même a fini par réadmettre l’existence tout en lui refusant ses propriétés cinématiques habituelles ; l’éther, dis-je, et la matière, semblent de plus en plus n’être que des modalités l’un de l’autre. Nous l’avons expliqué dans un chapitre précédent, d’après les découvertes physiques les plus récentes. Rien ne prouve donc que ces deux formes de la substance ne soient pas toujours associées l’une à l’autre.

N’ai-je pas alors le droit de penser que peut-être notre Univers visible tout entier, concentration locale de matière, n’est qu’une bulle d’éther isolée ? Si l’espace absolu existe (ce qui ne veut pas dire qu’il nous soit