Page:Nordmann - Einstein et l’univers, 1921.djvu/64

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
58
EINSTEIN ET L’UNIVERS.

par seconde, qu’on observe toujours pour la lumière, est, à divers égards, analogue à la température de 273° au-dessous de zéro qu’on appelle le « zéro absolu » et qui est elle aussi, dans la nature, une limite infranchissable.

Tout cela prouve que les lois qui règlent les phénomènes optiques ne sont pas les mêmes que les lois classiques des phénomènes mécaniques. C’est à concilier, à réconcilier ces lois apparemment contradictoires que s’est attaché Lorentz, après Fitzgerald, par l’hypothèse étrange de la contraction.

Mais voici que, lumineusement, Einstein va nous montrer que cette contraction est une chose parfaitement naturelle lorsqu’on abandonne certaines conceptions peut-être erronées… encore que classiques, qui présidaient à notre manière habituelle, ancestrale, d’apprécier les longueurs et les temps.

Considérons un objet quelconque, une règle par exemple. Qu’est-ce qui définit pour nous la longueur apparente de cette règle ? C’est l’image délimitée sur notre rétine par les deux rayons provenant des deux extrémités de la règle, et qui parviennent à notre pupille simultanément.

Je souligne à dessein ce mot, car il est ici la clef de tout. Si notre règle est immobile devant nous, cela est