Page:Normand - À tire-d’aile, 1878.djvu/202

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Faut-il vous évoquer, gigantesques figures,
Héros des anciens temps aux nobles aventures,
Humains et généreux, même dans les combats ?
Vous qui, libres et forts, teniez haute la tête,
Et ne redoutant rien, ni guerre, ni tempête,
Faisiez trembler la terre au seul bruit de vos pas ?

Fingal, roi de Morven, barde et guerrier, qui portes
Un front audacieux, et braves les cohortes
Du tyran Caracul, le conquérant romain ;
Gaül au bouclier à la teinte azurée ;
Ryno, le beau chasseur à la tête dorée,
Et Fergus, dont l’esprit est prompt comme la main ?

Et vous, plus gracieux et moins sombres visages,
Que ne revenez-vous sur ces désertes plages
Fantômes nuageux aux fronts étincelants ?
Que ne revenez-vous, ô jeunes chasseresses,
Livrer au vent du soir l’or de vos longues tresses,
Effleurer les récifs du bout de vos pieds blancs ?