Page:Normand - À tire-d’aile, 1878.djvu/224

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La faim ! — singulière souffrance
Qu’il savait tenir à distance
Jadis, avec grande rigueur :
La faim ! — supplice épouvantable
Pour tout estomac respectable,
Surtout pour celui d’un prieur !

D’un pas inquiet et rapide
Il parcourt la prison humide
Fouillant, tâtonnant, regardant :
Mais rien que la grande muraille
Et pas la moindre victuaille…
Rien à se mettre sous la dent !

Si, pourtant ! au coin de la table
Il aperçoit — le pauvre diable ! —
Comme seul remède à la faim
De plus en plus opiniâtre,
Près d’une cruche d’eau saumâtre
Un unique morceau de pain.