Page:Normand - À tire-d’aile, 1878.djvu/269

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Et toi poëte, toi dont le vigoureux blâme
De la fausse déesse a flétri les méfaits,
Dors en paix au pays où t’emportait ton âme,

Au beau pays que tu chantais.


Dans l’ombre fraîche, au bord d’un ruisseau qui murmure,
Voici le marbre pur où ton nom est gravé ;
Un souffle de printemps plane sur la nature :

L’astre de la nuit s’est levé.


La rose des tombeaux et le pâle asphodèle
Mêlent autour de toi leurs suaves couleurs,
Et Zéphyr, en volant, vient caresser de l’aile

Le gazon constellé de fleurs.


Au son plaintif et doux d’une flûte lointaine
Les nymphes, s’enlaçant sous les verts orangers,
Dansent sur l’herbe épaisse, en l’effleurant à peine

De leurs pieds actifs et légers ;