Page:Normand - La Muse qui trotte, 1894.djvu/222

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Et qu’on lui remet aujourd’hui
Un immuable portefeuille.
Nargue du parlement gamin
Arbitre de sa destinée !
Voici venir la jeune année :
Bonsoir, hier ! Bonjour, demain !

Maigre dans ton habit râpé,
Et ce soir sans avoir soupé
Cherchant le sommeil sur la paille,
Ô triste gueux, comme tu dois
Rêver en te léchant les doigts
De quelque céleste ripaille !
Ton corps sec comme un parchemin
Danse une gigue irraisonnée…
Voici venir la jeune année :
Bonsoir, hier ! Bonjour, demain !

Et toi, pauvre amant délaissé,
Qui dans notre siècle pressé