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visibles en utilisant l’artifice employé par Bréguet dans son thermomètre métallique. Des lames de quartz sont collées l’une sur l’autre ; les orientations sont telles que l’une des lames se raccourcit tandis que l’autre s’allonge sous l’action d’un champ électrique que l’on crée en établissant une différence de potentiel entre les deux faces argentées de cette bilame. Il en résulte que la bilame se courbe sous l’action électrique.

Enfin, nous avons étudié l’effet de déformation, encore beaucoup plus petit, qui se produit dans le sens du champ électrique par un procédé indirect extrêmement sensible et qui pourrait recevoir d’autres applications. Ce procédé repose sur la remarque suivante : Supposons qu’un corps solide, un prisme de verre par exemple, ayant 1cm² de base, éprouve sous l’action d’un agent physique quelconque une variation égale à un millionième dans sa longueur ; cette quantité sera difficilement constatable par un procédé direct. Mais si l’on s’oppose, d’une manière absolue, à ce que cette variation de longueur se produise, en maintenant les deux extrémités du prisme entre deux pièces indéformables, l’action de l’agent physique sera d’accroître considérablement la pression. Cette variation de pression serait de 1kg dans l’exemple que nous avons choisi.

Les blocs de quartz a′, b′, c′ (fig. 3) sont maintenus serrés dans une presse et séparés par des plateaux métalliques entre lesquels on établit une différence de potentiel électrique au moyen de la machine électrique M. Fig. 3.
Pour déceler la variation de pression, on utilise les phénomènes de la piézo-électricité elle-même. Trois lames de quartz a, b, c, serrées dans la même presse, donnent, lors d’une variation de pression, un dégagement élec-