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rue existe une cour munie d’une grille et qui porte le nom du propriétaire.




Place du Château
Mêmes arrondissement et paroisse.

Cette place est un simple carrefour formé à l’angle des rues Prémion, Mathelin-Rodier, des États et du Château.

L’entrée du Château est sur cette place, nous devons en dire quelques mots.

Le Château remonte à une époque fort reculée, il fut établi sur des fortifications ajoutées à la Tour sud-est de l’enceinte gallo-romaine. Il fut ruiné et démantelé au moment des invasions normandes, rétabli en 1207 par Guy de Thouars, agrandi en 1227 par Pierre de Dreux, entièrement reconstruit par le duc François II et la duchesse Anne, sa fille. Plusieurs fois, au XVIe siècle, on recommença les travaux, bastions et courtines faisant face à la rue Prémion ; au siècle suivant, le bâtiment derrière la Tour du Pied de Biche. Mais il y aurait un livre à écrire et nous préférons indiquer les auteurs qui en ont fait l’objet d’une étude toute spéciale, Travers, Mellinet, le colonel Allard, Ch. Bougouin, de La Borderie, Furrel et Caillé.

Plusieurs événements remarquables s’y sont succédés : en 1440, le procès de Gilles de Retz ; en 1499, le mariage de la duchesse avec François II ; en 1598, séjour du roi Henri IV, plusieurs auteurs choisissent la vieille forteresse comme lieu d’où il rendit l’Edit qui fut appelé l’Edit de Nantes. En 1648, Madame de Sévigné y fut reçue et le Surintendant Fouquet y subit une détention momentanée ; en 1654 internement du cardinal de Retz qui s’en échappe en se laissant glisser sur un bâton attaché à une corde ; beaucoup plus tard, en 1800, une explosion fait sauter la Tour des Espagnols ; en 1832, la duchesse de Berry y fut prisonnière pendant quelques jours.

Voilà, à pas rapides, les caractères principaux et les souvenirs que nous fournit le monument. Dans ces temps derniers, un projet a été présenté pour les travaux à entreprendre dans les bâtiments que l’État aurait rétrocédés à la Ville ; un plan longuement étudié, et accompagné de dessins flatteurs, permettait de se rendre compte des modifications qui s’en