Page:Notions de Logique.djvu/32

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1o L’homme trouve en soi l’appétit du bonheur et l’aversion du malheur ; ces idées le frappent vivement et constamment. Chacun désire sans cesse arriver au bonheur et fuir le malheur.

En suivant cet appétit ou cette aversion, nous pourrions nous rendre vraiment heureux, si nous connaissions clairement et distinctement la nature des choses ; mais nos passions dépravent nos idées avec nos goûts, et font que nous cherchons souvent notre bonheur dans un objet qui doit causer notre perte, et nous fuyons avec horreur celui qui nous rendrait véritablement heureux.

Plusieurs attachent l’idée du bonheur au plaisir qui naît, dans les sens, de l’impression de certains objets extérieurs, savoir : à ce qui flatte le goût, la vue, l’ouïe, etc. Ils se croiraient heureux s’ils avaient toujours une bonne et abondante nourriture, s’ils jouissaient constamment du spectacle d’un agréable paysage, etc.

D’autres attachent l’idée du bonheur à la parure du corps, d’autres au repos et à l’inaction ; ils ne veulent rien faire, rien apprendre, rien penser, se contentant de mener une vie oiseuse et inoccupée ; en un mot, il y a presque autant de jugements sur le bonheur, considéré en particulier, qu’il y a de personnes différentes. Nous pouvons réformer les jugements précédents au