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dit-il, je perds mon temps, et ce désir tient la place de celui que je dois avoir de me bien employer à mon office présent. »


§ III.


La joie et la tristesse.


La joie, qu’on nomme aussi délectation, est occasionnée par la présence et la possession du bien que l’on aime.

Il y en a de deux sortes : l’une est seulement dans l’entendement et la volonté, c’est la délectation spirituelle ; l’autre, dans l’appétit sensitif, c’est la délectation sensible et corporelle. La première est plus grande, plus intime et plus durable, parce qu’elle a pour objet des biens supérieurs plus excellents, plus présents à l’âme et plus continuels. Les délectations sensibles ne se produisent que successivement et momentanément : celles que causent le boire et le manger, les accords d’une musique agréable, etc., passent rapidement, et il faut sans cesse recourir à d’autres sensations analogues, dont on se dégoûte aussi promptement. Les délectations sont bonnes quand elles sont conformes à la droite raison, et mauvaises quand elles y sont opposées.