Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/265

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raisonnables ? N’est-ce pas dans d’autres cas, à savoir quand il s’agit de choses qui ont leur raison d’être dans le choix pervers de ceux qui les ont faites ? Effectivement, lorsque des hommes ont le pouvoir de choisir, et qu’au lieu de se proposer dans leurs actes de réaliser le bien et d’obéir à la loi, entraînés par le gain ou par l’attrait du plaisir et méprisant l’honnête, ils accomplissent le mal, ce sont ces hommes que tous nous jugeons dignes de châtiment ; tandis que nous pardonnons, au contraire, à ceux qui ne pèchent pas de cette façon. Cependant, pour ce qui est de tous les malhonnêtes gens qui apprennent des philosophes ce dogme prodigieux de la fatalité, voici comment procèdent ceux qui leur enseignent qu’ils ne sont pas eux-mêmes moins dignes de pardon que ceux qui pèchent malgré eux. Suivant ces docteurs, ce n’est point en vertu de quelque nécessité extérieure que les malhonnêtes gens font ce qu’ils font, car peut-être leur eût-il été possible de s’en garantir ; mais c’est en vertu de leur nature, qu’il ne leur est pas possible de rien faire de leur propre gré. Leur nature donc est