Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/282

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que, tout en ayant une cause, elles n’ont pas néanmoins une cause qui leur soit propre et essentielle, mais comme nous avons coutume de dire, une cause accidentelle. Ainsi l’invention d’un trésor par quelqu’un qui creusait afin de planter, a, il est vrai, pour cause, l’action de creuser ; mais ce n’est pas là une cause qui se trouve propre à l’invention, ni qui se soit exercée en vue de cet objet même. Or les causes maîtresses, ou ne produisent leurs effets que nécessairement, comme il le semble à nos adversaires, ou d’ordinaire ont une autre cause pour effet. Au contraire, les causes que nous appelons accidentelles deviennent rarement causes d’effets semblables. À parler donc de la sorte, il suit que l’on affirme que rien n’arrive sans cause, en même temps qu’on maintient qu’il y a des choses qui se produisent par hasard et accidentellement ; qu’il y en a d’autres aussi qui sont en notre pouvoir, et que le possible enfin se trouve dans la réalité et non pas seulement dans les mots.