Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/299

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et qu’aucun autre animal que l’homme ne se trouve capable ni de vice ni de vertu, tandis que la plupart des hommes sont méchants, ou plutôt, tandis que nos adversaires reconnaissent qu’à peine se rencontre-t-il un homme qui soit bon, comme une espèce d’animal extraordinaire et contre nature, plus rare que le phénix d’Éthiopie ; si, en un mot, tous les hommes sont méchants et égaux entre eux en méchanceté, de telle façon qu’aucun homme ne diffère d’un autre homme, et qu’ils soient tous également insensés ; comment l’homme ne serait-il pas le plus misérable des animaux, puisqu’il porterait innés en lui et attachés à sa condition le vice et la déraison ? Mais cessons, pour le moment, de discuter les paradoxes que présentent les théories de nos adversaires et par où ils se mettent si grandement en désaccord avec la vérité, et revenons au point d’où nous nous sommes écartés.