Page:Nouveau - Savoir aimer, 1904.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
39
LES TEMPLES


De saintes le portail où nichent les ramiers,
Et qui, dans les rayons dont le soleil l’arrose
Chaque jour encore faites s’éveiller
La rosace, immortelle rose
Que nul vent ne vient effeuiller !
Ô cathédrales d’or, demeure des miracles !
Et des soleils de gloire échevelé autour
Des tabernacles
De l’amour !
Vous qui retentissez toujours de ses oracles !
Vaisseaux délicieux qui vaguez vers le jour ;
Vous qui sacrez les rois, grandes et nobles dames,
Qui réchauffez les cœurs et recueillez les âmes,
Sous votre vêtement fait en forme de croix,
Vous, qui voyez, ô souveraines,
La ville à vos genoux courber ses toits,
Vous, dont les cloches sont fières de leurs marraines,
Comme un bijou sonore à l’oreille des reines,
Vous, dont les beaux pieds sont de marbre pur,
Vous, dont les voiles sont d’azur,
Vous, dont la couronne est d’étoiles,
Sous vos habits de fête, où vos robes de deuil
Vous êtes belles sans orgueil ;
Vous montez sans orgueil vos marches en spirales
Qui conduisent au bord du ciel
Ô magnifiques cathédrales !
Chaumières de Jésus, Bethléem éternel !

Si longues qu’un brouillard léger toujours les voile,
Si douces, que la lampe y ressemble à l’étoile,
Les nefs aux silences amis
Dans l’air sombre des soirs, dans les bancs endormis