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Trisi

naïade, à pas lents,

Un jeun

Le boiB cher k ses premiers ans.

MiLLEVnYE.

— Les poètes, à l’imitation des anciens, personnifient fréquemment l’aurore, et lui donnent des doigts de rose, un teint vermeil, un visage frais et riant, etc. : Dcjà Tadrore, avec ses doigts ae rose, ouvrait les portes de l’orient. (Fén.)

Ars. HoI’SSAVE.

les pleurs, les présents de

— Eternelle aurore, ’Vie éternelle des bienheureux : Mon ais. je vais mourir ; mon étemelle aurore De ma dernière nuit va tout à l’hâure éclore. Lamartine.

— Asiron. Aurore boréale, Météore lumineux se produisant le plus souvent à la partie septentrionale du ciel, et dont la clarté, plus ou moins brillante, a été comparée à celle de l’aurore- : i’AURORE boréale <s( un de ces brillants phénomènes dont la cause ne nous est pomt connue (Cuv.) Ils ont des AtJRORES boréales guijes éclairent pendant ces longues nuits. (Re^nard.) ii Aurore australe, Phônbmone identique à l’aurore Doréale, qui a lieu daas- les régions AUROCHLORURE — AURORE

Stockholm en 1717, mort en 1786. Professeur do langues orientales à Upsal, il a traduit, pour la Bible suédoise, le Pcntateuque, Josué, les PsauinfiSy etc. AUROCHLORUftE [Ido — dulat. aurum, or, et de chlorure) n. m. Nom donné (juelquefois aux sels haloïdes doubles, formés par la combinaison du sesquichlorure d’or avec d’autres chlorures.

— Enctcl. a l’état cristallisé, les aurochlorures sont presf^U6 tous orangés ; en s’effleurissant, ils deviennent d’un jaune citron ; mais, à l’état anhydre, ils sont d’un rouge intense. Le meilleur moyen de les obtenir est d’évaporer les dissolutions mixtes des deux sels. Les plus importants sont : le chlorure aurico-potassiaue AuCl*K ; le chlorure aurico-sodique AuCI’Na, et le chlorure aurico-ammonique ou chlorure d’or ammoniacal Au Cl’AzH*.

AUROCHS [rokss — oXlem. aweroc/fs, bœuf de plaine) n.m. Nom vulgaire d’une espèce de bœuf aujourd’hui éteinte et qui habitait encore l’Europe au moyen âge. L’aurochs ou urus des anciens est le hos primigenhis, et il ne faut pas le confondre avec le bison d’Europe {bison puropxus), dont il existe encore quelcjues types en Lithuanie et au Caucase. V. BŒUK, BOVIDES, BISON.

AUROGYANURE (du lat. aiinim, or, et de cyanure] n. m. Nom donné aux sels haloïdes doubles, formés par la combinaison du cyanure d’or avec un autre cyanure : on les obtient en faisant dissoudre le protocyanûre d’or dans les cyanures alcalins. V. or.

AUROFERRIFÈRE (du lat. a»r»ffl, or ; ferrum, fer, et ferre, porter] adj. Qui contient de l’or et du fer. AUROGALLUS (Mathieu), philologue allemand, né à Commettau (Bohême) en 1480, mort à Wittemberg en 1543. Il fut un des coopérateurs de Luther dans la traduction de la Bible, et professa l’hébreu, le grec et le latin à "Wittemberg. Son principal ouvrage a pour titre : De Bebrxis urbium, regioimm, notninibus (1526). AUROÏDES (du lat.

n. m. pi. Classe de n

l’iridium. — L’n auroide.

AURON, affluent de l’Yèvre, né dans le départ, de l’Allier, passant à Banegon, Dun-le-Roi, et à Bourges, où il tinit après un cours de 84 kilom.

AURONCES ou AURUNGES (en lat. Aitrunci), anc. peuple d’Italie, au S.-E. du Latîum, près de la frontière de Campanie. C’était une tribu des Ausones. — Un Au-RONCE (ou AurUNCE).

AURONE n. f. Nom vulgaire de plusieurs espèces du genre armoise.

AUROPLOMBIFÈRE (du lat. aurum, or ; du fr. plomb, et du lat. ferre, porter) adj. Qui contient de l’or et du plomb. AUROPUBESCENT, ENTE (ôèss— dulat. aurum, or, et de pubescent) adj. Qui est garni de petits poils d’un jaune doré.

AuRORA, petit archipel peu connu de l’océan Atlantique austral, entre les îles Falkland et la Géorgie méridionale, par 55" lat. S., vu en 1762 par le navire espagnol AuRORA, ville des États-Unis (Illinois), sur le Fox River, affluent de la rivière des Illinois ; 22.260 hab. Centre commercial important.— Ville des Etats-Unis (Missouri) ; 5.075 hab. (Il existe d’autres localités de ce nom aux Etats-Unis.)

AURORAL, ALE, AUX adj. Qui appartient à l’aurore ; qui tient de la couleur ou de l’éclat de l’aurore : Lumîêre> clarté ALRORALE. Il Messe anrorale. Celle qui se célèbre la première, au lever de l’aurore.

AURORAS {rass — du lat. aurora, aurore) n. m. Belle Fiante du Pérou, dont les fleurs s’ouvrent au lever de aurore, ii Syn. de ipomœa glanddlifera. AURORE ( lat. aurora) n. f. Lueur brillante et rosée qui fiaraîl à l’horizon après l’aube et avant le lever du soeil : C’est un plaisir de voir lever Taurore. (M^-’de Sév.) Z’aurobe, depuis des milliers d’années, n’a pas manqué une seule fois d’annoncer le jour. (Fén.)

— Par ext. Matin, matinée, et même Jour, journée : Beaucoup de /leurs ne vivent qu’une aurore. La mouche éphémère ne voit point deux aurores. (B. de St-P.)

— Poétiq. L’orient, les contrées situées à l’orient : Du couchant à /’aurore. (Acad.)

— Fig. Commencement, début, origine : /.’aurore d’un beau règne, .^’aurore de la liberté. Le repentir est Tauboke de la vertu. (Karamsin.) ii Jeunesse, début de la vie : voisines du pôle austral. (On dit aussi abusivement : Les aui’ores boréales du pôle sud.) n Aurure polaire, Nom générique sous lequel on désigne quelquefois une aurore boréale ou australe.

— Aurore à Vénus. Plusieurs fois, l’atmosphère obscure de "Vénus a paru s’illuminer d’une façon gris violacée d’après Wirmecke ; et cela, principalement en des années où la terre elle-même était riche en aurores polaires. Ou ne peut encore rien affirmer sur l’existence de ces aurores et leur correspondance avec celles de notre globe.

— Fraoc-maçonn. L’œuvre de l’aurore boréale, Nom que les francs-maço s, et surtout les carbonari, donnent à la voûte de leur temple.

— Hortic. Variété de rose-thé. dont la fleur est jaunâtre. Il Variété de renoncule, dont le fond est jaune aurore. Il Aurore naissante. Œillet violet.

— adj. inv. Qui est d’un jaune doré, de la couleur de l’aurore ; qui a la teinte de l’aurore, en parlant d’une couleur : Satin, velours aurore. Des rideaux aurore.

— n. m. Couleur aurore : Etoffe d’un bel aurore.

— Enctcl. Aurores polaires. Historique. Les aurores polaires, spécialement apiielées boréales ou australes, selon qu’on les observe dans l’un ou l’autre hémisphère, sont assurément le plus beau phénomène que nous ofl’re la nature, et, aujourd’hui encore, restent inexpliquées : leurs formes variées, leurs colorations intenses, leurs transformations rapides et leurs apparitions imprévues, ont de tout temps excité l’attention de la foule, tandis nue leur nature mystérieuse et les relations qui paraissent les rattacher au magnétisme terrestre ou à certains phénomènes cosmiques attiraient les recherches du savant. Bien que ce soit un phénomène assez rare dans des régions aussi méridionales que les rives do la Méditerranée, l’aurore boréale était connue des anciens ; elle fut assez bien observée par Aristote, Cicéron, et surtout par Pline le naturaliste. En parlant des feux apparents de l’aurore, Sénèque dit que parfois : « Ils sont si bas qu’on les prendrait pour le reflet d’un incendie lointain. C’est ce qui arriva sous Tibère, où les cohortes coururent au secours de la colonie dOstie, la croyant en flammes... » Celte méprise se reproduisit fréquemment, et notamment à Copenhague, en 1709 ; pendant une aurore boréale très grande et très lumineuse, plusieurs corps de garde sortirent, prirent les armes et battirent le tambour. A part les descriptions que laissèrent les anciens, il faut arriver, pour en trouver de bonnes, jusqu’à Grégoire de Tours. L’aurore boréale avait toujours été liée à des croyances superstitieuses, mais elle devint un véritable objet d’épouvante en même temps que l’astrologie bouleversait les esprits. Gassendi, en 1621, employa le nom de awore boréale, car on n’en avait point encore observé dans l’hémisphère Sud ; depuis ses observations et celles de Cassini, Rœmer, l’aurore boréale, au moins dans les classes instruites, cessa d’être considérée comme un phénomène surnaturel.

Les anciens Normands et les Norvégiens croyaient voir, dans l’aurore boréale, les Walkyries traversant les airs sur leurs sombres coursiers ; mais, comme ce phénomène était très fréquent dans le nord, on cessa rapidement d’y rien voir de terrible. Vers 1250, un Norvégien, resté anonyme, habitant aux environs de Namsos (au N. de Drontheim), composait un ouvrage philosophique et politique tout à la fois, le Miroir du ^oi(Konungs Skuggsja), où l’aurore est parfaitement décrite, et où il émet 1 hypothèse « qu’elle est produite par la glace qui rayonne pendant la nuit la lumière qu’elle a absorbée pendant le jour». Explication sans doute imparfaite, mais semblable, cependant, à celle que proposaient, bien des siècles plus tard. Descartes et sir John Frankhn.

— Forme et aspect. Les aurores peuvent se diviser en deux grandes catégories : celles qui sont immobiles, ou à. Bossekop (Laponie).

tout au moins dont les diverses parties conservent relativement la même position et la même intensité ; celles, au contraire, dont la forme et l’éclat subissent d’incessantes et rapides variations.

Daii^ la premicre catciroric, on doit ranger les aurores Arcs multiples observés pendaut l’hivernage de la Véga. en lueurs faibles, à forme mal définie, souvent confondues avec le crépuscule ou ’masquées par l’éclat de la lune, dont 1 observation exacte est, en^omme, malaisée. L’aurore 588

que l’on observe le plus fréquemment en France est une lueur plus netie, sous forme de tache ou de fumée blanche, jaune ou verdàlre, plus rarement d’un rose violacé ; on la confond souvent avec les nuages élevés appelés cirrus, constitués par de lines aiguilles de glace. Enfin, l’aurore peut se manifester par des arcs lumineux circulaires ou elliptiques, concentriques, de structure sensiblement homogène, assez peu élevés, de sorte que leur centre soit toujours sensiblement au-dessous de 1 norizon. Pendant le célèbre hivernage de la Véga, en 1878-79, le professeur Nordenskjold a observé un grand nombre d’aurores de cette forme, assez stables parfois pour persister pendant plusieurs jours, et toujours orientées do façon que leur sommet soit dans le méridien magnétique. La seconde catégorie, celle des aurores variables, dérive de la première par degrés insensibles ; les arcs, au lieu d’être homogènes, sont alors formés de fibres ou rayons lumineux, dirigés perpendiculairement à la longueur de l’arc, plus larges que les stries obscures qui les séparent, nettement limités à leur partie inférieure, tandis qu’ils vont, en s’estompant, converger vers un point voisin du zénith magnétique. Leur forme varie assez rapidement ; outre les systèmes composés d’arcs, on peut observer l’image d’une colonne, d’un dôme, d’une guirlande, dune couronne, d’un éventail. Les formes les plus complexes, dites aui^ores en draperies, peuvent effectivement rappeler l’aspect d’une étoffe agitée par le vent, d’un ruoan ; plusieurs nappes semblant s’enrouler ou se replier les unes sur les autres.

— Fréquence et périodicité. Cependant, la précédente classification des aurores est assez artificielle ; quelques-unes d’entre elles correspondent à un phénomène purement local, et semblent plutôt fréquentes aux latitudes élevées. On a pu aisément le constater pendant l’hiver 1872-73, où trois expéditions polaires, en des points relativement peu distants les uns des autres, séjournaient simultanément dans les régions arctiques. D’autres, surtout aux latitudes plus basses, furent visibles sur une étendue immense ; il semble même général, dans ce cas, qu’il y ait en même temps des aurores aux deux pôles, de sorte que l’aurore enveloppe la terre entière, à l’excep-^ tion d’une bande éq^uatoriale.

Cette nouvelle distinction correspond encore à un fait expérimental : pour se rendre compte de la hauteur des aurores, deux observateurs, placés à une distance connue l’un de l’autre, visent simultanément un point déterminé de l’aurore, et une simple triangulation fournit alors exactement la position de ce point. Les premiers résultats obtenus ainsi indiquèrent une centaine de kilomètres, et même davantage ; depuis, au contraire, on a pu observer des aurores d’une manière indiscutable à quelques centaines de mètres de la terre. Ces mesufes sont assez délicates, car il y a facilement ambiguïté dans le point observé, sans compter que, pour les pbénomènes locaux. l’aspect change parfois assez rapidement d’un poim a l’autre pour rendre toute mesure impossible. Cet écan, cependant, basé sur un grand nombre d’observatiuus. paraît nettement différencier les aurores généralisi - v. élevées, fréquentes aux basses latitudes, des aurun-i locales, basses, spéciales aux latitudes élevées. Non seulement les aurores en général, mais même une forme d’aurore déterminée, paraissent se reproduire ie préférence à certaines heures de la journée ; leur éilat présente son maximum pendant la nuit, à une heure d autant plus tardive que la latitude du lieu d’observation ’^i plus élevée. Tromholt a cru pouvoir expliquer ces vari :itions par une oscillation des zones d’égale fréquence 1. > aurores dont nous venons de parler, mais cette nypotli-’-e ne parait plus présenter aujourd’hui qu’un intérêt historique. D’autre part, dans les régions tempérées. Il y a maximum de nombre d’aurores en avril, et surtout en octobre, c’est-à-dire peu après les équinoxes, et minimum, au contraire, en janvier et en juin. Au contraire, aux latitudes élevées, on en observe plus en hiver que pendant les autres saisons. Enfin, le retour des aurores se produit périodiquement â de plus longs intervalles qui peuvent se confondre avec les périodes déjà reconnues pour d’autres phénomènes, comme le magnétisme terrestre ou les taches du soleil ; la période la mieux établie serait d’un peu plus de 1 1 ans.

— Caractères ph/sigues. Quand l’aurore est colorée, la rouge se trouve à l’extrémité inférieure des rayons, elle vert à la partie supérieure, séparés par une teinte jaune qui disparait parfois. On observe d’ailleurs fréquemment des rayons isolés entièrement rouges, tandis que l’on ne connaît qu’une seule apparition de rayon complètement vert.

L’illumination que produit une aurore polaire n’est, d’ailleurs, pas très considérable, et dépasse rarement celle que fournit la lune à son premier quartier ; de plus, les étoiles importantes restent visibles à travers les lueurs. Enfin, la lumière de l’aurore n’est due à aucun phénomène de réflexion ou de réfraction ; dès 1817, Biot ne pouvait y trouver la moindre trace de polarisation : l’aurore est donc lumineuse par elle-même, notion importante confirmée par les intéressantes recherches d’analyse spectrale.

— Relations avec les phénomènes météorologiques et magnétiques. Les grandes aurores ne sauraient correspondre à des conditions climatériques locales. Pour les autres, A. Forsman est déjà parvenu à quelques conclusions intéressantes ; mais les résultats sont insuffisants, et il y a lieu do poursuivre ces recherches. En revanche, il existe d’incontestables relations entre les aurores et certains