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Page:Nouveau Larousse illustré, 1898, VI.djvu/545

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OR

ORACLE

1. Battéc ; S. Table & secousses ; 3. Lavage h la lj :itt>-<

(four de grillage) ; 7. Extraction par la chloruralion

fin, reparut plus tard sous forme d’offramlo faite à l’empereur et ù. d’autres porsonna^ïcs par les alliés et les provinciaux. Oi» le convertit enfin en impôt obligatoire. On appelait aunim ublaticium le ca<leau que les sénateurs devaient otfrir i l’empereur en diverses circonstances.)

— Miner. Oi- arpenta/. Alliage naturel d’or et d’argent, trouvé dans les mines de la Sibérie, il Or de chat, Nom tiuo Ion a donné au mica lanicUiformo. ii Or paradoxal, Or problématique, Tollnrc. Or vra/j/nV/f** !, Syn. de syi.vaniî.

— Al.T.us. HisT. : statue à la tête d’or et aux pieds d’argile. V. Nabdchoponosor. Il Le rameau d’or d’Enée. V. u,v-WKAU. Il La soif de l’or. V. auki salua famks.

Il Couimcnt en un plomb vil l’or p»ir s’est-il changé V. PLOMB.

— Pbov. et LOC. PROV. : Tout ce qui brille (ou reluit) n’est pas or. V. briller. || Adorer le veau d’or, Avuir lo culte do la richesse, des gens riches, il Crosse de bois, évêque d’or. V. icvÈque.

— Kncvcl. Chaque année jotto do nos jours sur le marché plus do 300 tonnes do ;-, c’ost-ù-dîro la moitié du stock que le moyen âge légua au monde moderne. Mais, grâce à son emploi comme métal monétaire dans tons les pays, sa valeur, environ 3.400 francs le kilogranmie, no subit fjue de faibles fluctuations.

Propruîtés. Métal jaune, très brillant, très tenace, el plus ductile et lo plus malléable des métaux (feuilles de 1/ 10.000 do millim). Poids atomique, 197. Poids spcci tique, 19,3. Point de fusion, 1030°. L’or fondu paraît vert ; commence à se volatiliser vers 2500<*. J3on conducteur de la clialcur et de l’éleciriciié. En touilles minces, il a des reflots rouges et laisse passer la lumière verte. Inoxydable dans l’air, l’eau, les acides ; inattaquable par l’hydrogène sulfuré. Son dissolvant est le chlore, fourni par 4 parties dacide ehlorhydrique et 1 partie d’acide nitrique, mélange appelé .1 eau régale* » à cause de sa propriété de dissoudre le roi des mélaux. L’or se comI)ino à chaud avec lo pliosphoro, l’arsenic, l’antimoine. Par voie directe, on peut obtenir un protoxydo correspondant au protochlorurc, et dans lequel il est monoatomique, et un peroxyde, oi" ! il est triatomiquo. Il a peu d’affinités pour les métalloïdes ; aussi aucun do ses composés ne résiste à la chaleur, sauf les arséniates et les aniimoniates. En solution, le chlorure seul est stable. Quelques sels, comme les cyanures alcalins, on présence de l’oxygène, et les hyposulfites. formont directement avec l’or métallifiue des sels doubles, solubles dans l’eau. Employé comme électrolytes, ces sels doubles dissolvent l’or à l’anode et le précipUent à la cathode. En dehors do l’iiyposulfite

(3.a’S^0’ + AuS’O^ -h 4H’0),

où l’or joue le rôle de base, les autres oxysels qu’il forme sont des aurates. Le sulfure d’or est soluble dans les solutions de sulfures alcalins. L’or est séparé de ses solutions par les agents oxydants les plus faibles, tels que l’hydro-

frène, le phosphore, l’arsenic, le carbone, par presque’ tous es niétaux, par les sels de protoxydo do ter, d’étain, etc., par l’acide sulluroux et les sultitcs, par l’acide oxalique et d’autres substances organi(|ues. Le pourpiede Cassius est obtenu par l’action :>ur le chlorure d’or du chlorure Stanneux.

MiNiiRAis. On trouve des traces d’or dans presque tous les minerais de cuivre, do plomb et d’argent, c’est-à-dire à l’état de sulfure, dantimoniure, surtout do tellururc : il forme aussi des alliages naturels avec l’argent [élcctrum, argenlnl), lo rhodium, le palladium, etc. Mais on l’exploite surtout à l’état natif, parfois cristallisé on cube octaèdre, dodécaèdre rhomboïdal, le plus souvent en paillettes ou on grains, dans les liions quartzeux [or des montagnes ) ou dans les phtccrs. dépôts -formés par des débris do roches, sables et galets arrachés par les eaux aux entrailles des montagnes {or de lavaqe ou d’allnvion). Il faut rattacher à cette catégorie l’or charrié par les sables des rivières.

Les principaux gisements exploités sont : en Amérique, dans laCalilornie, le Colorado, la Géorgie, les deux Carolines. le Canada, le Klondyke, le Mexique, le Venezuela, le Pérou, lo Chili, la Bolivie, le Brésil et la Plata ; en

. V I f ’-'■ 1 I :., Moulin ô or ; 6. Extraction par le mercure

8. !îliiicf ; ’-i. i’.trat :tnm par cyaituration (bac de précipiiation).

Asie, dans la Sibérie, l’Inde, la Chine, le Japon, les îles do la Sonde et les Philippines ; en Afrique, dans la Guinée, au Congo, au Natal, au Transvaal et lo long du Niger ; en Australie, dans la Nouvelle-Galles du Sud. l’Australio occi<iontale et méridionale, la Nouvelle-Zélande et la Tasmanie. La Nouvelle-Calédonie contient plusieurs (ilons de quartz aurifère.

En Europe, eu dehors des monts Ourals et do la Transylvanie (Nagyag), du Piémont, on trouve dos paillettes d or dans les sables do l’Kbrc, do l’Ariègo, de la Garonne, du Uhin, du Hhone, de lArvo, du Gardon, do la Ccze, do l’Ardècho et do l’Hérault. Ces paillettes sont tellement petites qu’il en faut 17 A 22 pour 1 milligramme. Les orpailleurs doivent remuer plus <ie 7 millions de kilogrammes de sable poui" séparer un kilogramme de métal. Il est rare que la teneur du minerai atteigne i millième ; i dix millième est une bonne teneur. On se contente souvent do 1 centmillième et nicine moins.

TRAiTEMKNr. L’or cst cxt raït par des procédés qui rentrent dans une des catégories suivantes :

I. Pn’-paration mécani’jue. Désagrégation au bocard ou pilmi am’-ricniti et lavage du produit. Les laveurs employés sont formés de canaux en planches (slnices dont te fond est rugueux ; l’or, en vertu do sa grande densité, tombe au fond des rugosités.

IL Dissalulion dans d’autres métaux :

a) ICmplombage. Fusion avec dos minerais do plomb pour obtenir un plomb aurifère, qui est coupelle.

b) Amtdgamation. Souvent combinée avec la préparation mécanique ; dissolution par le mercure de la matière divisée brute ou ayant subi un grillage oxydant ou chlorurant. L’amalgamation se fait plus efficacement, en même temps que le broyage, dans le bocard ; d’autres fois, dans des rigoles à schlamms ou sluiccs, au moulin tyrolien, au pan, etc. Lo mercure de l’amalgame est enlevé par distillation.

III. Dissolution et précipitation :

a) CIdoruration, par l’action directe du chlore. levage, précipitation de l’or dissous par le sulfure de calcium ou par filtrage sur du poussier do charbon do bois.

b) Cyanuration. Atta<iuc do l’or libre ou minéralisé par du cyanure do potassium en présence de l’oxygène, formation de cyanure double, lessivage, précipitation parle zinc, l’aluminium ou l’élcctrolyse.

c) Elimination des autres métaux par voie sèche. S’emploie pour les alliages. On procède par coupellation, par sulfuration ou par injection de chlore dans l’alliage fondu.

d) Dissolution des autres métaux par les acides. S’emploie pour les alliages d’or et d’argent dans les ateliers de départ. On fait «sage do l’acide sulfurique ou de l’acido nitrique. Cette dernière opération est appelée int/uartation, parce que l’alliage, pour être bien attaqué par l’acido nitrique, doit être amené, par une addition d’ar."ont. à une teneur d’au moins 3 parties d’argent pour l partie d or.

IV. Electroli/se :

a) Klectrohjse avec amalqamat’wn. en faisant usage d’une cathode en mercure et d’une sohition telle ([ue lo sel marin, dans laquelle lo minerai pulvérisé est maintenu en suspension par un agitateur. Ce moyen n’a pas donné do bons résultats.

b) Electrolyse sans amalgamation d’une solution faite en dehors des bassins d’électrolyse. Le procédé Siemens et Halsko, employé au Transvaal, consiste à électrolyscr au moyen d’anodes en fer el de cathodes en plomb, qui sont coupelléos après saturation. C’est donc une sorte d’omplomhage électrolytique. Ce procédé donne do très bons résultats avec les mmerais ou les résidus, produits de grillage, etc., dont les éléments n’occasionnent pas de trop grandes portes en cyanure de potassium dans la préparation de la liqueur cyanurée. On peut enlever ces éléments nuisibles par un lessivage préalable, quand ils sont solubles dans l’eau. Pour que l’opération donne un bon rendement (70 p. loo), il ne faut pas d’ailleurs que l’or soit en gros grains ni en forte teneur.

L’élcctrolyse est appliquée aussi à l’extraction de l’or d’autres métaux. Dans I affinage électrolytique de l’argent, du cuivre, du plomb, du zinc, l’or reste à l’anode.

Los galranoplastes font usage, pour la dorure à froid, d’une solution étendue do chlorure d’or ot do cyanure de potassium.

Akkinagk. Anciennement, on coupellait pour éliminer lo cuivre ; la séparation de l’argent était faite ensuite par l’acide nitrique. Actuellement, on affine par le chlore gazeux soufflé à travers lo métal en fusion, par l’acide sulfurique (v. plus haut), par cémentation (fusion avec une poudre formée de sel marin, de sulfate de fer séché et de brique piîée), par lo soufre, par le sulfure d’antimoine (l’or antimonié résultant est oxydé ensuite par une sorte do coupellation). On sépare l’iridium de l’or par des liquations répétées ; finalement, l’or iridié obtenu est fondu avec do l’argent qui entraîne l’or. L’affinage électrolytique ^e pratique aussi à l’aide d’un bain de chlorure d’or’, additionné d acide ehlorhydrique et de sel marin.

Alliages. Les principaux sont les alliages d’or et de cuivre, ce dernier métal étant ajouté surtout pour rendre l’nr plus dur. plus résistant à l’usure. L’or monnayé litro 900 millièmes. L’or pour la bijouterie existe sous trois litres : 920. siD, "50 millièmes, avec une tolérance légale de 3 millièmes. Les alliages ternis sont ravivés par une immersion dans une dissolution acide, qui enlève l’oxydo de cuivre formé superficiellement. La mise en couleur est aussi obtenue par une immersion plus longue dans une solution d’azotate de potassium, d’alun et do sel ammoniac, qui dissout le cuivre superficiel et laisse l’or à l’état mal. On fait aussi usage, en orfèvrerie, des alliages d’or cl d’argent et des alliages dor, d’argent et cuivre, dont les formules sont données dans le tableau suivant :

ALLIAGES.

COMfOSITlON EN UILI.IÈMKS.

0.

Argent.

Cuivre.

ir,0

700

600

ISO

7tO

750

750

750

250

300

(OO

200

125

150

170

ISO

50

1Î5

100

80

m

Or feuillff-moric

Or rose

jauoe

irèa blanc. .

Or, quciquef. OUR, rivière do la Russie d’Asie, dans ta province de Tourgai. Née au nord de la chaîne du Mougodjar, elle coule vers le N. dans une vallée fertile et bien arrosée, reçoit l’Ouissoul-Kara et la Kamychakiy et se jette dans l’Oural à Orsk. Cours, 280 kilom. environ. Eaux légèrement saumâtres.

Orabbas. tribu do nègres pasteurs et agriculteurs, établie au N. du lac Tchad, dans lo Kâocm (Soudan

central).

ORACLE (du lat. oracuîum) d. m. Prophétie annonçant un ovénemoni public ou particulier, n Réponse d’une divinité à celui qui la consufiait : Les oracles étaient ordinairement ambigus. Divinité qui rendait celte réponse : Consulter Toraclk de Delphes.

— Volonté do Dieu annoncée par les prophètes, etc. : L’Eglise par laquelle le Saint-Esprit prononce ses oracles. (Boss.)

— Fig. Guide sûr ou que l’on accepte comme tel ; décision infaillible ou portée en dernier ressort ; Les oraclks de la critioue. I ! Personne dont les paroles ont une grande autorité : Vieillard qui est /’oracle de son village.

— Loc. div. Parler comme un oracle, Parler très pertinemment. Il Ton d’oracle, Ton décisif, sentencieux, ii Etre écouté, consulté comme un oracle. Etre écouté, consulté avec une confiance entière, n S’exprimer en style d’orucle. S’exprimer d’une manière obscure, ambiguë.

— Ilist. Oracle divin, sacré, Edit d’un empereur d’Orient.

— Ilist. relig. Lieu le plus secret du temple de Jérusalem, lo saint des saints : Z-’oracle avait vingt coudées de long, vingt coudées de large et vingt coudées de /mut.

Il A signifié Oratoire, endroit où l’on se retire peur prier.

— Allcs. littér. :

Cet oracle est plus sûr que celui de Calchas. V. Calciias.

— Encycl. L’existence des oracles semble répondre à un besoin môme de la nature humaine. On sait le rôle considérable qu’ont joué les prophètes dans l’histoire d’Israël. Tous les peuples d’Orient, en particulier les Egyptiens, oni eu leurs devins. Mais les oracles les mieux connus sont ceux de la Grèce. Dès l’époque héroïque, sont mentionnés une foule de devins : Tirésias, Melampos, Amphiaroas. Calchas, Cassandre, lamos et bien d’autres. Depuis le vii« siècle avant notre ère, la divination est centralisée dans un certain nombre de grands sanctuaires. Le plus célèbre do tous les oracles, celui d’Apollon à Delphes, avait pour interprète la Pythie. D’autres ont été également très populaires : les oracles de Zeus à Olympie et à Dodone ; l’oracle de Zeus Ammon, dans le désert de Libye ; les oracles d’Apollon à Délos, aux Branchides, près de Milet, à Claros, près de Colophon ; l’oracle de Trophonios, près de Lébadée, en Béotie ; l’oracle de Dionysos, à Amphiclée ; l’oracle d’Asklépios, à Enidaurc ; etc. En Italie, on peut citer : l’oracle de la Sibylle, près de Cumes, l’oracle dePréneste, les oracles de Faunus et d’Albunéc ; les oracles des livres sibyllins, que l’on consultait offiricllemcnt à Rome. A côté do ces oracles publics régulièrement constitués dans les temples, pullulaient les oracles privés, industrie de charlatans, prophéties des prêtres mendiants d’Isis ou de Cybèle, etc.

Les réponses des oracles étaient ordinairement rédigées en vers et en termes ambigus. Beaucoup de ces réponses nous ont été conservées, soit par les auteurs, soit par les marbres. La série la plus curieuse a été révélée récemment par les fouilles d’Epidauro.

Oracles (De la fis des .traité de Plutarque, en forme de dialogue. L’auteur, fort attaché aux vieux cultes, voyait avec peïne la décadence des oracles. Il explique leurcessationparle rôle qu’y jouaient les génies ou rf(=mon« : êtres intermédiaires entre Dieu et l’homme, tantôt bons, tantôt malfaitants. la présence des démons se manifestant en nous par le développement de la faculté divmatnce ou mspiraiion. C’est l’inspiration qui fait défaut aux générations contemporaines de Plutarque. L’argumentation de Plutarque sé-ave souvent d’anecdotes, de récits mervcillcui. Le dialoi^u’e peint bien l’état des esprits cultives au 11 siècl^ de notre ère, le mélange de curiosité et de crédulité, le goût du surnaturel, le manque de critique.