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Page:Nouveau Larousse illustré, 1898, VI.djvu/560

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ORFANI — ORFi :VREllIE

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J^^^^^-y-

Okpèvkf.rib : 1- Pectoral d’Ouaartiacn H (Egypte). — S. Phiale grec en arpent repoussé (trésor de. Bosco RcaleJ. —3. Vase du trôsor de Bernay (romain). — 4. Coffret byzantin en forme d’éplise (Inisor de Karyèa, mont Atho»). — K. Coupe normande en argent repoussé, ix» aiècle (musée de Stof.koliii). — G. Couronne votive wisigothe (Cluny). — 7. Reliquaire. jtiiP siècle (tri^sor de Reims). — 8. Statue reliquaire. XV» siècle (Clitnyj. — 9. Aiguière, école de Bcnvenuto Cellini (xvi* a.). — 10. Chocolatif-re Louî8 XlV — 11. Vase Louis XV. — 12. Surrier Louis XV, style rocaille- — 13. Soupière Louis XVI. — 14. Aiguièrt-

Empirc (CompiégncJ. — 15- ROchaud second Empire (orfèvrerie CliristofleJ. — 10. Sucrier moderne, dit Art nouveau.

(XViUC 8.).

Orfani ou OrfanO, villo maritime do la Turquie ’prov. «le .SaIonii|iu’) , sur lo rivage du fjolfe d’Orfani ; 5.000 hab. Orfani sort do port à Drama et A l’importanto place Sôrès, située à 10 kilom. N.-O. Lo (jolfc d’Orfani est tlans lo nord-ouest do la mer Egée ; il buiguo lo rivage oriental de la péninsule Chalcidiquo.

OrfellaS ou Ourfilas, tribu i)illardo do la Tripolitaino, d’ origine vraiscmblablemeut berbère, qui vit près do la côto de Grando-Syrto. — Un^ Une Orfeli.a ou

OURPILA.

ORFÈVRE (du lat. pop. aurifaber, ouvrier qui travaille l’or) n. m. Celui qui fait ou vend des ouvrages d’or et d’affront, autres quo des bijoux. (On a employé autrcf. lo féiUiniD ORFÉVRESSE.) H Or/èvrc-bijoulier, Celui qui fait ou vend des bijoux d’or. Il Orfèvre-joaillier, CgIuî qui met on œuvro et vend des diamants, des

pierres précieuses, ii Orfèvre-boutonnier. Orfèvre qui se livrait exclusivement tk. la fabrication des boutons

— Allus. LiTTKR. : Vous étos Orfè-

vre, monsieur Josée, L’un des mots

les plus fins de Molière, dansl’Amo») médecin (L 1). Sgaiiarclle a une IiUe unique, qui est tumbéo dans une som-

bre mélancolie. 11 consulte doux de ^rmes de la conmra- 80S voisins, M. (tuiUaumo, tapissier, tion des orfèvres 01 M. Jossc, orfèvre, sur les moyens

do dissiper ce chagrin : « Donnez-lui dos loniurçs, conseille le premier. — Donnez-lui des parures », opine lo second. Ils provoquent ainsi, de la part do Sganarclle, dos répliciucs dont lune est devenue proverbiale. Dans l’appUcation, ces mots : Vous êtes orfèvre, montieur Joase, caractérisent l’iatérôt qui so cacbo sous los apparences d’un conseil.

Orfèvres (rue et quai des), à Paris. La rue des Orfèvres est située entre les rues Saint-Gormain l’Auxerrois et Joan-Lantior. Au xiir siècle, elle s’appelait rue aux Moinos-de-Jenvan, corruption du nom do l’abbaye do Joycnval. Do 1550 ù i :>5iî, la corporation dos orfèvres s’y lU construire une chapelle, nujourd hui disparue, à laquelle travaillèrent l’hilihert Delorme, Jean Cousin, Germain Pilon. 1.0 quai dos Orfèvres, dans l’ilo do la CiuS entre lo pont Saini-.Mi«hel et le pont Neuf, date du commouconiont du xvii* siècle et doit son nom aux nombreuses boutiques dorfèvrorio qui s’y installèrent.

ORFÈVRERIE (ri) n. f. Art, commerce do l’orfèvre : S’cnrn-bir dans /’()KK/ :vRKRitw II Ouvrages faits par l’orfùvrc : Acheter de /’oUFkvRKniK.

— Kncycl. L’orfèvrerie est l’art de mollro en valeur artistique certains métaux réputés précJLMix, suivant les pays et les temps. Kilo diffère de la hijuutrric en ce que celle-ci fabrique surtout des objets destinés a ctro portés comme ornements, et do la jonillrrie, qui consiste dans la mise en œuvre de l’or et de l’argent pour la monture et la disposition des [»ierrcs précieuses.

Dès l’antiquité, l’Kgypto nous a laissé de précieux spérimens d’orfèvrerie, lîo pectoral d’t^tisatersen III, celui de Kamsès II. l’éiicrvicr A t^le de bélier du Louvre, nous montrent Thabilotb des orfèvres égyptiens & incrusior dans un cloisonnage d’or des pierres pri^cieuses ou des lamclb-s vitreuses colorées. Citons encore le groupe on or du Lou-

vre représentant la triade d’Osiris, Isis et Horus, la barque de la reine Aah-llotep, la statuette de la dame Naï du Louvre, celle de la dame Takonsgith du musée d’Athènes.

Les monuments chaldéens et assyriens d’orfèvrerie sont très rares, mais ceux qui nous sont parvenus (quelques statuettes d’Ahnaliita ornées de damasquinerie, quelques fragments et un vase d’argent offert par Ninghirsono au Patési Kiitena ) nous al’lirment que les inventaires (jui nous ont fait connaître les inscriptions cunéiformes n’exagèrent point les richesses durfèvrerio quo renfermaient les trésors royaux. Les chérubins, les vases sacrés, le cliandelier à sept branches qui ornaient le sanctuaire do Jérusalem, appartenaient au stylo chaldéo-égyptien.

Toute cette orfèvrerie était fa( ;onnéc au moyen des procédés do la retreinte et du repoussé. La Grèce emprunta ces divers procédés à l’Orient et, les alliant aux autres, tels quo la ciselure, la gravure, etc., institua une technique supérieure. Les quelques fragments qui en restent, les bijoux quo les tombeaux nous ont livrés, l’admirable développement do la sculpture, les descriptions des poètes telles que celle du bouclier d’Achille dans Homère, celle do l’armure d’Hercule dans Hésiode, permettent de nous faire une idée do ce quo devait ^tre 1 orfèvrerie chez les Grecs. Les découvertes de vases d’or et d’argent faites par Schlioman à Mycènes et à Troie précisent cette notion. Plus tard, les Homaîns, qui avaient déjà trouvé des initiateurs dans les Ktrusques, subirent l’influence artisti- (juo do la Grèce. On sait quel a été le luxe somptuairo des Romains, à la tin de la république et dans le cours do l’empire. Citons la Maison dor do Néron, lambrissée en partie de placage d’or incrusté de pierreries ; la table d’argent do Caligula avec la vaisselfe appropriée. Sans quitter la France, nous pouvons citer des œuvres d’orfèvrerie romaine : la magnilique patère d’or trouvée A Rennes au commencement (lu xtx* siècle (cabinet des antiques do la Uibliothèque nationale) ; le Irt’sor de Bernay, composé de soixante pièces d’argent. Mentionnons encore le trésor déterré A llildesheim. en Hanovre ; et le trésor de Bosco Itcale, trouvé j)rôs de Naples ^I, ouvre).

Dans l’empire d’Orient, l’orfèvrerie fut florissante dans los édirtces publics et chez les hauts dignitaires ; elle trouva une application nouvelle dans les temples chrétiens. Les orfèvres byzantins, amoureux de la couleur, orneront leurs pièces d’incrustations do pierres ou do verre coloré, puis A celui-ci ils substituèrent l’émail cloisonné, vers le vi’ siècle. Les nations barbares elles-mêmes laissèrent des modèles d’orfèvrerie d’apparence fruste, mais originato : tels la couronne scytho trouvée A Novo-Tchorkask, sur les bords du Don, los pièces qui proviennent do Pétrossa, on Valachio, les couronnes votives des rois wisigoths d’Espagne, (|ui sont au musée do Clunv, et, plus haut dans le Nord, le célèbre vase d’argent <1c Gundestrup (Jutland), où fig.ro au repoussé tout un panthéon étrant^o.

Sous les Mérovingiens et los Carolingiens, l’orfèvrerio reste toujours on honneur, mais la forme disparait complètement et l’œuvre se réduit A de la joaillerie, dont los f lierres sont reliées par de maigres rthgranes plus ou moins labilcment fixés. Au xii’ siècle, los émaux, ceux do Limoges surtout, étaient appliqués A toutes sortes d’objets, chandeliers, burettes, custodes, boîtes aux hosties ot aux saintes huiles, etc. Jusqu’au milieu du xiii* siècle, lo plein cintre règne dans l’orfèvrerie religieuse, commo il règno on arcbiiccturo. I<o type du genre est lo rctablo

tout en or donné par Henri II d’Allemagne A la cathédrale de Hâle, aujourd’hui au musée do Cluny. Au xiii’ siècle, la statuaire prend place dans lorfèvrerfe ; elle suit l’architecture dans ses créations, adopte l’ogive, les flèches, les colonnettes, les rosaces ; les dais, los rinceaux abritent ou enveloppent les saints personnages. Les chûsses des saints deviennent de véritables cathédrales minuscules (v. CHÂSSES, et FiouHEsi, celle de saint Taurin d Evreux. par exemple. C’était la forme courante au milieu du xiii" siècle, mais elle n’avait rien d’obligatoire, comme lo

firouve le reliquaire ovalaire que saint Louis lit faire vers a mémo époque pour 1 épine de la sainte couronne, dont il fit présent A l’aubave de Saint-Maurice d’Agaune. Dansles siècles suivants, l’art gothique deviendra plus riche, plus flamboyant ; il ne sera jamais plus noble. Aux xiv*^ et xv" siècles, l’orfèvrerie sort de l’art religieux, qu’elle a jusque-là presque exclusivement pratiqué, el elle répand ses fantaisies dans les aiguières, les vases A boire, les coupes repoussées et cmaillécs qui ornent les tables des rois et des grands seigneurs. Elle prend une place importante dans Vart de l’armurier, dont elle orne les produits.

L’Italie et rAllemagne eurent pendant cette longue période des orfèvres remarquables, parmi lesquels nous pouvons citer : en Allemagne, Ilans Grief de Nuremberg, dont le musée de Cluny possède une statuette de sainte Anne, Ilufnagel d’Au^-sboiirg, dont la KunsiUammer de Berlin possède une Vierge ; en Italie. Jean de l’ise, Forzore di Spinello, émailleurs, ciseleurs et joailliers ; Andréa Arditi, dont un beau calice existe dans la collection Soliikoff : Fini(jueyra, qui excellait dans la niellure et inventa la gravure en taille-douce ; Ghirlandajo et d’autres encore.

Avec la Renaissance, l’art redevint païen ; il emprunta A l’art antique tout ce (lui en faisait le charme. La beauté, la grAce devinrent l’idéal que poursuivent les artistes, les orfèvres comme les autres. Le I^ombard Caradosso, ciseleur, graveur en pierres fines et monétaire, travaille pour los papes et produit une paix ciselée avec fronton et colonnettes en lapis-iazuli conservée aujourd’hui A la cathédrale do Milan : Agiiolo di ’iviano, San Marino, Kirenzuola, Kosetti cisèlent los armures des Médicis ou créent leurs surtouts do taldc ; mais le plus grand des orfèvres italiens est certainement Itonvenuto Cellini. V. Cki.lini.

En France, des pièces très artisti(|ues furent créées A celte époque, malheureusement sans qu’on puisse les attribuer avec certitude A des artistes connus. On sait qu(» Germain Pilon travailla pour l’urfèvre Uichard Toustain. que Pirame Triboiillei. Pierre Mangot, lienedict Ramel. Etienne Dolaulne produisirent de fort lielles choses. Des potiers d’étain, tels que François liriot, môriiont d’être l»tacés au rang des orfèvres pour les talents qu’ils ont déployés.

l^armi les orfèvres du xvii* siècle, nous comptons les frères NLisbraiix, do Limoges. Sous Louis XIV. on cite Batlin, qui rit la première épée et lo premier hausse-col du rot on or émaillé. H contriljua A l’ameuldcment de Versailles, et tit pour la cathédrale île Reims un relii|uaire en forme do buste do saint Rémi. Alexis Loir ot Duieil. son asso ;^ cié, Villiers père et fils, l’Italien Fucci travaillèrent aussi pour la cour.

Louis XV assista A une transformation do l’orfèvrerio. Aux formes sévères et nobles du régne précédent so substituent toutes les élrangetés du genre rocaille ou rococo, toutes les recherches du genre mignard. Germain fit pour la reine une toilette d’une sobriété que Rœttiors