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PHÉNICIEN — PHÉNOFLRFLRANE

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Art PHftmciEN. — 1. Terre culto reproduisant une maison. — ï. Cachet gravé en caractères phéniciens. — 3. Monument funéraire. — 4. Intérieur d’un tombeau. — 5. Statue d’Arstarté. — 6. Statue de pr«tr« — 7. Statu6tto de pygmée. — 8. Sarcophage anthropoïde. — 9. Bouteille en verre de Sidon. — 10. Buste en terre cuite : ornements de tête et de cou. — II. Oroomenta d’oreilles. — IS. Ornement de ■^ poitrine- — 13 Vase. — U. Poignard. — 15. Bas-relief. — 16. Vase de verre. — 17. Costumes.

— B^aux-arts, Los Phéniciens n’ont pas eu d’art original : ils 80 sont bornés à exécuter et à transporter dans toutes les parties du monde antique des imitations à peine déguisées des arls égyptien, assyrien et t^rec. Ces œuvres composites se retrouvent, en petit nombre d’ailleurs, en Syrie, à Chypre, à C’ ;irthage, à Malte, etc. L’architecture religieuse des Phéniciens est représentée par des autels do pierre ; par dos temples, sortes de petits tabernacles quadrangulaires, de forme égyptienne, généralement placés au milieu d’une cour (Amrith ; Aïn-ol-Havat). La di-TÏniié y est figurée par une piorro ou biUyle. Il n’est rien demeuré des célèbres temples de Melkart à Tyr, d’Astarté à Sidon. à Gebal et à Paphos. Il reste peu de chose aus’i de l’architecture civile : des maisons creusées dans le calcaire des falaises ou dans des blocs de rochers isolés (maison d’Amrith). Les monuments principaux sont les tombeaux : ils ont la forme de caveaux creusés dans lo roc (nécropoles d’Amrith, de Tyr, d’Adloun), auxquels on accédo par des puits ou des escaliers. Les sarcophages y sont rangés contre les parois, placés dans des niches ou enfouis dans des trous creuses dans le sol. Tout un mobilier funéraire les accompagne. Ces caveaux sont signalés au dehors par des bornes ou cippes {méghazih). Dans les hypogéos de Gobai, une porto ornée d’un fronton s’ouvre sur la paroi verticale de la montagne. Los sarcophages sont des cuves monolithes, à couvercle bombé ou triangulaire, parfois sculpté en forme anthropoïde, où fto marque clairomenl l’induence égyptienne. D’inspiration d’abord égyptienne, puis assyrienne, grer((ue enfin, & partir d’Alexandre, la sculpture est surtout représentée par dos bas-reliefs, des sarcophages, des stèles votives, dos statues, des motifs ornumeniaux (sphinx, globe solaire, n.’ilmette, rosace). Une statue réj)étée frétjuemment est le Ponmaï (Pygméo), réplique des dieux liés ou Phiah des ICgypliens. La sculpture cypriote, un peu plus libre dans son imitation, fournit un grand nombre de statues en pierre ou en terre ruite : parmi les premières, nous citerons lo colosse d’Amathonte ; le style grec éginétique apparaît dans lo Prêtre à ta colombe. Sur les sarcophages se muliipliont des scènes grecques, traitées avec un caractère oriental. On retrouve les mômes influences dans la céramique oinivito : dans les chars de terre cuite d’Amrith ; ègyptionDe, dans les figurines émaillées de dieux monstrueux et pygmées ; hellénique dans certaines figures d’Aphrodite vêtues de longues tuniques. Cituns encore les ilgures en forme d’animaux ou do personnages qu’on trouve à Chypre, et les n).i’.|ni-s de Carthage.Xes Phéniciens n’ont pas inventé le verre, mais ils l’ont rendu plus pur et plus translucide. L»’s .-iiclirni de T’,t ct de SiJnn so sont ren’iuH célèbres dans I.i f ;i’ os. Les

Phéniriens étaient aussi r» i nnfec-

lion de» coupes do mi ;il -dé ou

repoussé, ornées de scènes diMT.i ; . ■, iraient

en bandes conrontriques, et pour la l ;. ■ totfes

teintes de pourpre. Des colliers, bra^^ i _ us, ont

été retrouvés on grand nombre A Chvpro. V. CAKrHAOB.

— nibliogr. : J.-C. Movers. die l’Utrnizicr und tlnit Phœnisische Atlerthum M841-I8r>(l) : Ronan. MisMion dp Pht-nicie (1864-1H7*) ; G. Rawlinson. ffiitnry nf Phfrmeia ’Londres, 188») ; R. Piotschmann. HeKchtchte dcr Phirnaier (Merlin, 18«9) : Bérard, le» Phénicirna et l’Odynsf’e (Paris, 1002 et auiv.). Les inscriptions phéniciennes ont été réunies et commentées dans lo Corpus inscriptionum ncmilicarum.

Phénicien. ENNE {ni-in, eu’), personne née on Phénicio on qui liat.ile ce pays. — Aci Phémcikn !!.

— Qui appartient à co pays ou à sos habilaots : La langue phknicirnnk.

— n. m. Linguist. Langue sâmitlquo parlée par les Phéoicicns.

— Enctcl. V. PuéNiciB.

Phéniciennes (les), tragédie d’Euripide, représentée après Tannée 413 av. J.-C. Los principat^x personnages

sont Jocaste, femme d’CEdipe ; Créon, roi de Thèbes et frère de Jocaste ; Œdipe ; sos deux fils, Etéocle et Polynicc ; sa fille, Antigono ; Ménœcée, fils do Créon ; le devin Tirésias. Le chœur est composé déjeunes Phéniciennes. Euripide a repris, avec d’autres moyens, le sujet qu’avait dt^à traité Eschyle dans les Sept contre Thèbes. Il a donné une imjiortance nouvelle au rôle de Jocaste, qui s’etforco do réconcilier sos fils. Des prédictions do Tirésias promettent la victoire à Thèbes, si l’un des fils dft Créon se sacrifie. Malgré la résistance de son père, Ménœcée se dévoue héroïquement. Nous apprenons par de beaux récits la défaite des Argiens, la lutte fratricide d’Etéocle et de Polynico, la mort volontaire de Jocaste. Œdipe exilé par Créon, s’éloigne avec sa fille Antigone. La pièce renferme beaucoup do belles scènes, mais manque d’unité.

De nombreuses imitations des Phénicienues ont été tentées par Stace, Sénèque, Aniimaquc, AlHeri, Oarnier, Rotrou, Racine, Logouvé, et Ducis dans son Ahufar. Racine, qui prétendait avoir suivi lo plan d’Euripide dans sa fhé-Imîde, s’en est, au contraire, fortement écarté.

PHÉNICINE {tin’) n. f. Matière colorante rouge, dérivée du phénol ou hydrate de phényle.

PHÉNICOPTÈRE n. m. Genre d’oiseaux de la famille des phénicopléndés. V. ki.a.mant.

PHÉNICOPTÉRIDÉS ii. m. pi. Famille d*oiseaux cchas-

siers. renlcrmaiit U’s fianiants. -■- [.’n l’HKNictU’TKRiDÉ.

PHÉNICOPYRE du gr. /ifioinix. rouge, et du lai. pynts, poirier : adj. liot. Qui poiio des fruits rouges et piriformes.

PHÉNIGME ilu gr. /(/io/ni.r. rouge) n. m. Pathol. Rubéfa <"tioii do kl peau à laidodes sinapismes ou do lurtication.

PHÉNINDE n. t Antii). gr. Sorte do jeu qui ressemblait au jeu de paume niodorno.

PHÉNIQUE adj. Chim. V. PIIÈNOL.

PHÉNIQUÉ, ÉE adj. pharm. Se dit d’une substance qui contient de 1 acide phéniquo ; £"au phéNiqokk.

PHÉNISSEAU {ni-xâ— dimin. de phénix) n. m. Mot forgé pour désigner les petits imaginaires du phénix.

— Eig. Chose plus rare que le phénix, tellcraont rare qu’elle est impossible à trouver.

PHÉNIX {nifcsa — gr phoinix n rouge i», et primitivom. « phénicien », parce que les Phéniciens avaient découvert la pourpre) n. m. Mythol. antiq. Oiseau fabuleux, qui était uni(iuo en son espèce, vivait plusieurs siècles, se brûlait lui-même sur un bûcher, et renaissait do sa cendre.

— Par anal. Objet qui se reproduit on se perpétue, h Personne ou chose très rare et comme unique on son espèce.

— Antin. Instrument de musique inventé par les Phéniciens ii Ouvrage ciselé ou gravé.

Blas. Oiseau fabuleux figuré dans

D’jirprnt au pht--

nlx de «able dnna

son lniQK>rtaUtc

de gueules.

quelques armoiries. (Le phénix est repré

sente de profil, les ailes étendues et toujours sur un bûcher

qu’on nomme imwnrtalilé.)

— Bot Variété du genre palmier.

— Entom. Nom vulgaire d’un papillon du groupe des sphinx, lo driicphiln cHvrio, répandu dans tout 1 ancien oiondo tempéré ot chaud.

— Ornith. Nom ancien dos paradisiers, oiseaux que l’on croyait dépourvus do pieds et nichant dans les rayons du .vrdeil. (V. PARADisiKit.) Il Variété de coq domestfque, propre au Japon oi remarquable par l’extraordinaire longueur des plumes de sa queue.

— Encvcl. Mythol. antiq. Lo phénix do la légende habitait les déserts de l’vVrabie, et vivait plusieurs siècles. II était de la grandeur d’un aigle ; sa tôte était ornée d’une huppe éclatante ; les plumes du cou étaient dorées, les

Coq phénix.

autres pourprées ; la queue était blanche, mêlée de plumes incarnates, et les yeux étincelants comme des étoiles. Lorsqu’il sentait sa fin approcher, il se construisait un nid avec des branches enduites de gommes odoriférantes, l’exposait aux rayons du soleil ot s’y consumait. Un ver ou. selon d’autres, un œuf se formait do ses os et de sa moello. II en sortait un nouveau phénix, dont le premier soin était de transporter à Héliopolis, sur l’autel du Soleil, les dépouilles do son père. Le mythe du phénix fut populaire à l’époque chrétienne, où on 1 interpréta comme un symbole do la résurrection. Le phénix est représenté sur un assez grand nombre de monuments antitiues, et on a fait souvent de lui l’un des symboles d’Hermès.

— Myih. orient. On donne également le nom de phénix à un oiseau fabuleux dont les Chinois ont fait un symbole du bonheur, do la vertu et de l’intelligencOj II tient de 1 oiseau, du dragon, du serpent, de la tortue et du poisson ; dans son plumage éclatent les cinq couleurs sacrées.

— Ornith. De taille moyenne, le coq phénix a la tête petite, les pattes hau-

tes, les couvertures

du dos [lancettes] et

les plumes du camail

très longues et fines,

les couvertures de la

queue (faucilles) re-

courbées en faux, et

les deux du milieu, on-

dulées en fouet, peu-

vent atteindre près

de quatre mètres do

long et en mesurent

couramment deux.

L’oiseau est rouxdoré

en dessous ou brun clair, avec la poitrine noire, les ailes vertes variées de blanc et de noir, la queue vert brillant.

Phénix (ORDRK nu), institué en Allemagne à une éponun inconnue, par un prince de Hobenlohe-’Waldenbourg-Bartenstein. En 1780, la plupart des officiers français de l’armée do Condé reçurent la décoration. Cet ordre avait pour insignes une croix émalllée do blanc, bordée d’or, à quatre branches et huit pointes, angléo de flammes d’or, avec trois larmes d’or sur chaque branche. Le ruban était liséré blanc à deux raies rouges, doux raies blanches et centre rouge.

Phénix. Myth. gr. Héros éponyme des Phéniciens, fils d’Agénor et d’Argiopo, frère do’Cadmos et d’Europe. On lui attribuait l’invention de l’écriture ot de la teinture en pourpre

Phénix. Myth. gr. Un dos héros de V Iliade, fils d’Amyntor, roi d’Argos, et de Cléobule. Pour plaire à sa mère, que négligeait Amynior, il fit la cour à une jeune fille aiméo du roi et devint lo rival de son père. Celui-ci lo chassa, en lui lançant de terribles imprécations, et même, suivant le récit d’Apollodore, en lui crevant les YÇUX. Phénix se réfugia A la cour de Pelée, ot le centaure C^iron lui rendit la vue. II so chargea de l’éducation d’Achille, qu’il accompagna à Troie.

Phénix ou PhœniX (fr,Es), archipel anglais de la Polynésie, au N.-O. des groupes de la Société et do Manahiki, composé de huit à dix Ilots madréporiques d’une suporlicie totale de 42 kilom. carr, Quelques centaines d hahirants. exploitant de riches dépôts do guano.

PHÉNOCOLLE n. m. Chim. Analgésique non toxique, dérivé de la phénaeétine. poudre cristalline basique de formule C*H’(O.CMP) (AzH— CO-CH’— A2H’).

PHÉNOCYANINE {si) n. f. Colorant bleu pour indienne, rcMilcint de ïaction do la condensation do la résorcine et de la gallocyânino.

PHÉNOFURFURANE n. m. Chim. Syn. do coniiABONB.