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Page:Nouvelles soirées canadiennes, juil & août 1883.djvu/79

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le comte de chambord

enlevé l’image des écoles, n’en était-ce pas assez pour donner à la France le droit d’appeler un libérateur ?

Ah ! si, dans ces jours de tourments et d’angoisses, tous les partis politiques avaient imposé silence à leurs rancunes personnelles ; si, en présence de la patrie déchirée, renonçant à leurs prétentions ambitieuses, ils avaient tendu les bras à l’exilé de Frohsdorf, quel sublime et consolant spectacle aurait alors été donné à l’Europe et au monde ! Sur les autels de la vieille cathédrale de Reims où Clovis reçut le baptême, le Roi aurait juré à Dieu et à l’Église amour et fidélité. Son front, avant de ceindre la couronne aurait été consacré par l’huile sainte ; le cantique d’allégresse aurait retenti sous les voûtes du temple ; puis à l’heure de l’enthousiasme patriotique aurait succédé l’heure de l’action, et l’on aurait vu se fonder « un gouvernement vraiment national ayant le droit pour base, l’honnêteté pour moyen, la grandeur morale pour but ». Tout pour la France, par la France et avec la France disait Henri ! Voulez-vous connaître son programme ? Le voici : « Un pouvoir fondé sur l’hérédité monarchique, respecté dans son principe et dans son action, sans faiblesse comme sans arbitraire ; le gouvernement représentatif dans sa puissante vitalité ; les dépenses publiques sérieusement contrôlées ; le règne des lois ; le libre accès de chacun aux emplois et aux honneurs ; la liberté religieuse et les libertés