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FRAGMENTS

doit les suivre ; eux seront en même temps plus animés, et ainsi indéfiniment. Le reste du corps deviendra aussi plus spontané, comme ils le sont. Peut-être la nécessité du sommeil résulte-t-elle de la disproportion qu’il y a entre les sens et le reste du corps. Le sommeil doit réparer, pour le reste du corps, les suites de l’excitation excessive des sens. Le sommeil n’est propre qu’aux habitants des planètes. Un jour, l’homme veillera et dormira constamment, en même temps. La plus grande partie de notre corps, de notre humanité même, dort encore d’un profond sommeil.

Les sens sont aux animaux ce que les feuilles et les fleurs sont aux plantes. Les fleurs sont des allégories de la conscience ou de la tête. Une propagation supérieure est le but de cette floraison supérieure, une conservation supérieure. Chez les hommes, c’est l’organe de l’immortalité, une propagation progressive de la personnalité.

Nos sens sont des animaux supérieurs. Il naît d’eux un animalisme supérieur.

Les nerfs sont les racines supérieures des sens.

Tout est naturellement éternel. La mortalité et