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FRAGMENTS

Il faut que la situation juridique devienne une situation morale ; et alors, toutes les séparations et toutes les déterminations tombent d’elles-mêmes et chacun est et possède tout, sans que ce soit au détriment des autres. — Les mathématiques ne se rapportent qu’au droit, à la nature juridique et à l’art ; non à la nature magique et à l’art. L’un et l’autre ne deviennent magiques que par la moralisation. L’amour est le fond de la possibilité de la magie. L’amour travaille magiquement. — Tout être sera changé en un avoir ; être est unilatéral, avoir est synthétique, libéral.

Le bien est moralité. La beauté est le bien objectif. La vérité le bien subjectif. Toutes deux se rapportent à la nature inintelligente. En un être doué de raison, le droit est analogue à la vérité, le bien à la beauté.

Le système de la morale doit devenir le système de la nature. Toutes les maladies ressemblent au péché, en ceci que ce sont des transcendances ; nos maladies sont toutes des phénomènes d’une sensation sublimée, qui veut se transformer en forces supérieures. Comme l’homme voulut devenir Dieu, il pécha. — Les maladies des plantes sont des animalisations, celles des animaux des rationalisations, celles