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FRAGMENTS

que. Il faut qu’il y ait encore autre chose sous ceci. Serait-ce uniquement l’influence de la pesanteur ?

Tout le visible adhère à l’invisible, tout ce qui peut s’entendre à ce qui ne peut pas s’entendre, tout le sensible à l’insensible. Peut-être tout ce qui peut se penser à ce qui ne peut pas se penser.

L’imagination est le sens étonnant qui peut nous tenir lieu de tous les autres, et qui déjà est si soumis à notre volonté. Tandis que les sens extérieurs semblent entièrement soumis à des lois mécaniques, l’imagination ne dépend pas visiblement du présent, ni d’une excitation extérieure.

Notre corps est une partie de l’univers, un membre plutôt. Il exprime déjà l’indépendance, la nature absolue, il exprime l’analogie avec le tout ; bref, le concept du microcosme. Ce membre doit correspondre au tout. Autant de sens, autant de modes de l’univers. L’univers est entièrement un analogue de l’être humain, en corps, âme et esprit. Celui-ci une abréviation, celui-là une élongation de la même substance.

On ne peut devenir qu’autant qu’on soit déjà.