Page:Novalis - Les Disciples à Saïs, 1914, trad. Maeterlinck.djvu/284

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
228
FRAGMENTS

Plus l’esprit veut être tranquille, plus il veut être excitable, plus il faut qu’il cherche à fournir, en même temps, à son corps une occupation insignifiante. C’est comme la chaîne négative qu’il laisse descendre à terre, pour devenir d’autant plus actifs d’autant plus laborieux.

Les problèmes les plus élevés préoccupèrent d’abord les hommes. C’est dans les premières méditations, que l’homme sent le plus vivement le besoin de réunir les fins les plus hautes. À mesure que la culture s’élève, la généralité de ses tentatives diminue, mais leur utilité pratique augmente. Ce qui l’induit en erreur de s’abstraire complètement des parties finales, et de mettre tout son mérite à réunir exclusivement les parties les plus proches et plus conditionnelles. Mais il ne tardera pas à remarquer les défauts de cette méthode et recherchera le moyen de réunir les avantages de la première méthode à ceux de la seconde et de les compléter ainsi. Alors, l’idée lui vient enfin de rechercher en lui-même, comme point central absolu de ces mondes séparés, le membre conjonctif absolu. Il voit tout à coup que le problème est en réalité déjà résolu par son existence, et que la conscience des lois de son existence est la science Katexochin qu’il a si longtemps cherchée. Par la découverte de cette conscience, la grande énigme est foncièrement résolue. De