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Page:Novatore - Le Tempérament anarchiste dans le tourbillon de l’histoire, 2017.djvu/11

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Faisons sauter la dernière arche !

Renzo Novatore


L’individualisme anarchiste tel que nous l’entendons — et je dis nous parce que pensent ainsi une poignée de camarades non négligeable — est ennemi de toute école et de tout parti, de toute morale religieuse ou dogmatique, de même que de toute sottise plus ou moins académique. Toute forme de discipline, de règle et de pédanterie, répugne à la noblesse sincère de notre moi, inquiet, vagabond et rebelle.

Notre logique est de n’en avoir aucune. Notre idéal est la négation catégorique de tous les autres idéaux pour le triomphe maximum et suprême de la véritable vie réelle, instinctive, échevelée et joyeuse.

Pour nous, la perfection n’est pas un songe, un idéal, une énigme, un mystère, un sphinx, mais une réalité gaillarde et puissante, lumineuse et palpitante. Tous les hommes sont parfaits en eux-mêmes. Seulement, il leur manque le courage héroïque de leur perfection. Du jour où l’homme a cru que la vie était un devoir, un apostolat, une mission, il a eu honte de sa propre puissance d’être vrai et, poursuivant des fantômes, il s’est renié lui-même et s’est éloigné du vrai. (…)

Telle est la partie éthique de notre individualisme : ni mystique romantique, ni idéaliste monacal, ni moral, ni immoral, mais amoral, sauvage, furieux, guerrier, qui tient ses racines lumineuses voluptueusement affermies entre l’involucré phosphorescent de la nature

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