Page:Novicow - La Critique du darwinisme social.pdf/88

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



CHAPITRE VIII
MÉCONNAISSANCE DU FAIT DE L’ASSOCIATION


Les darwiniens oublient l’existence du monde physique. Ils méconnaissent également l’un des phénomènes les plus répandus dans la nature : l’association. En effet, si le progrès vient de la lutte, le progrès vient de l’antagonisme. Mais l’antagonisme s’oppose à la solidarité, donc à l’association. Par conséquent, le darwinisme doit conclure que moins il y aura d’association, plus il y aura de progrès. Cette conclusion méconnaît, je le répète, l’essence véritable et intime d’un des faits les plus généraux de l’univers. À l’égard du phénomène de l’association, les darwiniens montrent une telle ignorance qu’il sera nécessaire d’en exposer ici en peu de mots le mécanisme véritable afin de baser mes polémiques sur le roc solide des réalités concrètes.

Dans la nature, à proprement parler, tout est association. Un corps chimique est une association embryonnaire, un assemblage de parties plus ou moins semblables, tenues en cohésion et formant un système en équilibre instable. Dans la nature, les semblables s’attirent, les dissemblables se repoussent. Mettez en contact deux gouttes de mercure : elles se fondent en une seule. Mettez en contact une goutte de mercure et une goutte d’eau : elles demeurent séparées. L’affinité chimique est un aspect particulier de l’association, qui sert de prodrome au phénomène biologique.

C’est dans ce domaine que l’association prend une puis-