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rale de chirurgie et avec l’autorisation de l’auteur j’en reproduis quelques figures (fig. 87, 88 et 92 à 107).

Un certain nombre de femmes, dit Aubeau, supportent sans aventures les épreuves de la maternité. Quelques-unes même en sortent paradoxalement plus fortes et mieux portantes. Mais ces maternités heureuses ou bienfaisantes sont tellement rares qu’on ne peut les indiquer qu’à titre d’exception.

Presque toujours la maternité (fécondation, conception, grossesse, accouchement, lactation), apporte dans l’organisme de la femme des modifications, plus ou moins profondes, durables ou même indélébiles, d’ordre à la fois mécanique et trophique, d’autant plus accentuées que les parturitions se répètent, et déterminent à la longue des troubles assez sérieux pour entraîner une véritable déchéance vitale, un état pathologique, des infirmités dont l’ensemble constitue les stigmates de la maternité, stigmates glorieux mais combien pitoyables !

Ils consistent en : distensions forcées, chutes et déplacements permanents d’organes (ectasies, ptôses, ectopies) avec toutes leurs conséquences pour la perturbation fonctionnelle, et la perte de la santé.

Hâtons-nous de dire que tous ces désordres sont réparables ou remédiables, mais la condition première est de ne pas les méconnaître.

Il n’est donc pas inutile de préciser et de vulgariser le tableau d’ensemble des misères de la femme mère ; non point pour la décourager de la maternité, mais pour lui faire savoir au contraire qu’à ses maux si graves en apparence, il est des remèdes très simples et très efficaces.

On peut définir la femme « un utérus servi par des organes ». La vie génitale joue, en effet, le principal rôle dans l’organisme de la femme. Aussi, est-ce bien dans l’utérus et autour de l’utérus qu’il faut chercher les causes habituelles de ses souffrances.

Anatomiquement, l’utérus appartient, par son corps et ses annexes, à la cavité pelvi-abdominale ; par son col et par le canal vagino-vulvaire qui lui fait suite, au plancher du bassin.

Chez la vierge et la nullipare, les viscères abdominaux, contenus par les parois antéro-latérales, s’étagent au-dessus de l’utérus et de ses annexes, du bassin au diaphragme, comme des coussins à air superposés et se soutenant l’un l’autre. La masse de l’intestin grêle, fixée en arrière par le mésentère, et les colons fixés par leurs mésos, soutiennent, en vertu de l’élasticité des gaz qu’ils