Page:O'Followell - Le corset, 1908.djvu/218

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

218

cipe qu’il est de beaucoup préférable de favoriser la liberté complète des mouvements, c’est ce qu’on cherche d’ailleurs par la pratique des exercices de gymnastique. L’enfant se tient mal parce que ses épaules sont lourdes à porter, parce que l’effort qu’il doit faire pour se redresser le fatigue ; ses muscles n’ont pas l’énergie nécessaire pour le maintenir, sa nutrition suffit à peine à son développement et il se laisse tomber en avant. Ce corset de maintien qui embrasse son dos et ses épaules, l’empêche de se redresser et ne l’ait qu’augmenter le poids dont il est chargé. Les bretelles tirent l’articulation en arrière, mais la colonne vertébrale ne se redresse pas sous leur effort, elle prend une position spéciale, absolument anormale, et qui persiste même après l’enlèvement de l’appareil. En un mot le corset dépassant une certaine hauteur surtout lorsqu’il est muni de bretelles, ne soutient pas la colonne vertébrale, il pèse sur elle ; et si les attitudes vicieuses sont plus fréquentes chez les fillettes que chez les garçons, c’est à ce dispositif mal entendu qu’il faut l’attribuer ».

Il ne faut pas aux jeunes gens de vêtements compresseurs ; chez les jeunes filles, le corset est l’agent de toutes les déviations, parce qu’il détruit l’équilibre musculaire d’une colonne vertébrale particulièrement mobile chez la femme, et riche en substance cartilagineuse, donc relativement molle ; de plus, le bassin, de douze à dix-huit ans, gagne 3 centimètres en largeur, s’il n’est pas comprimé ; et cependant toutes les jeunes filles portent des corsets. (Dr Ch. Maréchal).

Mme Gaches-Sarraute, à l’amabilité de laquelle je dois les fig. 111, 112, 113, 114 et 115 affirme, d’autre part, que pour favoriser le redressement et le maintien du buste chez l’enfant, il faut fournir un appui seulement aux vertèbres lombaires. Sous l’influence de cet appui même très léger, combiné avec une pression s’appliquant très bas, en avant, le haut du corps se redresse immédiatement, le thorax bombe, les épaules s’effacent, l’enfant se trouve allégé de tout le poids de son buste.

J’ai eu maintes fois, ajoute-t-elle, l’occasion de réaliser cette expérience sur des fillettes se présentant dans les conditions décrites, je faisais couper les bretelles et descendre le corset vers le bassin ; aussitôt, la nature reprenant ses droits, le buste se plaçait dans l’extension. C’est ainsi que j’ai pu réunir un certain nombre d’observations dans lesquelles le corset abdominal a certainement favorisé le développement général des enfants et corrigé très rapidement leurs mauvaises attitudes.