Page:O'Followell - Le corset, 1908.djvu/255

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Mais, me dira-t-on, encore qu’on accepte la théorie de Schopenhauer, qui est conforme au sens commun, aux observations les plus courantes et aux statistiques les plus sûres, encore qu’on accepte cette théorie, on peut, sans doute, précisément en observant les imperfections les plus communes chez les hommes, en déduire les séductions qui doivent être les plus communes chez les femmes, et tirer de là justement, le type général de la « femme qui plaît aux hommes » ; et donc ce type peut se trouver, et donc la recherche de M. Rafford Pyke n’est pas vaine. Et si ce n’est pas la méthode qu’a suivie M. Rafford Pyke, cela ne fait rien. Nous examinerons, nous, les théories de M. Rafford Pyke, et nous les apprécierons d’abord en elles-mêmes et nous les contrôlerons ensuite, si cela nous fait plaisir, par la doctrine de Schopenhauer.

Cette marche me paraît assez rationnelle et me plaît assez. Prenons donc cette façon d’aller.

Or, M. Rafford Pyke, quelle que soit sa méthode, et peut-être n’en a-t-il pas d’autre que l’observation et cette statistique personnelle que chacun de nous dresse il son usage, arrive à ces décisions générales.

1° La femme qui plaît aux hommes, n’est pas la femme belle. La beauté n’a plus d’influence sur les hommes. La femme belle est admirée ; elle n’est pas aimée. Je serais assez de l’avis de M. Rafford Pyke sur ce point. Seulement je ferai remarquer que la statistique est excessivement difficile sur cette affaire, parce que le nombre des femmes belles est excessivement restreint. Les femmes jolies sont, Dieu merci, très nombreuses ; les femmes que l’on peut appeler belles sont des exceptions infiniment rares. Dès lors quelle statistique établir ? Voit-on beaucoup de femmes belles rester sans preneur ou sans adorateur ? On ne le peut pas, puisqu’il n’y a presque pas de femmes belles. Si l’on en rencontre une qui soit demeuré délaissée, ce peut être un pur hasard et l’on n’en peut rien conclure.

2° La femme qui plaît aux hommes, toujours d’après M. Rafford, Pyke, est la femme gracieuse plutôt que la femme jolie.

Là-dessus je crois que tout le monde sera d’accord. La grâce du visage, de la physionomie et des mouvements est certainement l’attrait le plus fort et aussi le plus durable que la femme exerce sur l’homme. Et ici, M. Hafford Pyke, sans citer Schopenhauer, abonde dans le sens de la doctrine schopenhauerienne. Il fait remarquer que l’homme, éternellement gauche et disgracieux, aux mou-