Page:O'Followell - Le corset, 1908.djvu/261

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Et à bien examiner nos femmes elles le sont presque toutes des Florifères !… intégrales ou mitigées… par un procédé ou un autre… une raison ou une cause quelconque. (Les florifères, Camille Pert). Mais l’instinct sexuel existe toujours, il est là qui veille. En effet, si la femme veut être belle, si elle veut paraître belle surtout, si elle veut par cette réalité de beauté et plus souvent par cette apparence de beauté — et sans négliger en outre d’exciter l’envie des autres femmes — si elle veut, dis-je, plaire à l’homme, c’est qu’elle est « l’être destinée à succomber aux subites convulsions de son sexe ». C’est que « chaque jour elle nous invite à l’acte qui est la destinée même de notre espèce ». (Le feu, D’Annunzio). C’est que « les deux sexes ne viennent dans le monde que parce qu’ils ont un amour à y conduire ou à y trouver ou à s’y procurer ». (Flirt, P. Hervieu). C’est qu’en un mot la femme obéit à un grand instinct, supérieur à tout le vouloir humain, l’instinct de la reproduction qui pousse l’un des sexes dans les bras de l’autre.

Luther a dit : « Une femme à moins d’être douée d’une grâce extraordinairement rare, ne peut pas plus se passer d’un homme qu’elle ne peut se passer de manger, de dormir, de boire et de satisfaire à d’autres nécessités de la matière. Réciproquement un homme ne peut pas davantage se passer d’une femme. La raison en est qu’il est aussi profondément implanté dans la nature de procréer des enfants que de boire et de manger. C’est pourquoi Dieu a donné au corps et renfermé en lui, les membres, les veines, les artères et tous les organes qui doivent servir à ce but. Celui donc qui essaie de lutter contre cela et d’empêcher les choses d’aller comme le veut la nature, que fait-il sinon essayer d’empêcher la nature d’être la nature, le feu de brûler, l’eau de mouiller, l’homme de manger, de boire et de dormir ! »

Kant a résumé ces mêmes idées quand il a dit : « L’homme et la femme ne constituent l’être humain entier et complet que réunis ; un sexe complète l’autre ».

Et Schopenhauer de déclarer : l’instinct sexuel est la plus complète manifestation de la volonté de vivre c’est donc la concentration de toute volonté !

Affirmation que viennent confirmer ces lignes de Mainlœnder : le point essentiel de la vie humaine est dans l’instinct sexuel. Lui seul assure à l’individu la vie qu’il veut avant tout…

Et précédant tous ces philosophes la doctrine de Boudha ne dit-elle pas : « l’instinct sexuel est plus aigu que le