Page:O'Followell - Le corset, 1908.djvu/273

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Je ris, en dedans de moi, comme psychologue, de l’effet des condamnations que, comme médecin, je porte sur le corset ; car je sais bien que c’est là une arme très précieuse dans la lutte sexuelle et que les combattants ne déposeront pas naïvement pour de simples motifs d’hygiène (Dr Toulouse, le Journal, 6 octobre 1905).

Et c’est pourquoi J.-J. Rousseau commettait vis-à-vis des femmes une impertinente erreur, quand, parlant incidemment du corset, il s’exprimait ainsi : « Je n’ose presser les raisons sur lesquelles les femmes s’obstinent à s’encuirasser ainsi : un sein qui tombe, un ventre qui grossit, cela déplaît fort, j’en conviens dans une personne de vingt ans, mais cela ne choque plus à trente, etc. »

Et c’est pourquoi ne pouvant faire disparaître le corset, le médecin doit s’efforcer de faire disparaître ses dangers dans la plus grande mesure possible.

Donc je ne perdrai pas mon temps en d’inutiles anathèmes contre le corset, je vais m’efforcer de trouver avec cet ennemi de la santé de bien des femmes un modus vivendi qui satisfasse le monde médical sans mécontenter le public féminin. La tâche est délicate, aussi ai-je droit à quelque indulgence si je ne la remplis pas au gré de tous.

Je vais d’abord examiner quel corset la femme doit porter puis j’étudierai comment elle doit lacer son corset.