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lorsque j’ai présenté à des sociétés savantes mes premières radiographies de thorax vraiment en forme de baril, certains de mes confrères ne les aient pas considérées comme très nettes et tout à fait d’accord avec l’exposé de mes idées. À force de patience et après des essais nombreux ayant soin de radiographier les thorax jusqu’en dessous de la dernière côte flottante, je suis arrivé à obtenir des images radiographiques se rapprochant davantage de la réalité et pouvant prouver soit à mes auditeurs, soit à mes lecteurs, l’exactitude de mes descriptions anatomiques faites d’après des mensurations, des photographies, des radioscopies.

Pour que les images radioscopiques ne soient pas déformées lorsqu’elles sont fixées par la radiographie, il faudrait que chaque point du thorax fût éclairé normalement, que le thorax fût irradié par un faisceau parallèle perpendiculaire au plan frontal du corps et à l’écran fluorescent.

Or, il n’en est pas ainsi, car les images radiographiques obtenues sont les résultats de projections coniques, c’est-à-dire de projections qui donnent des résultats déformés.

L’inexactitude des images radiographiques du thorax obtenues par incidence conique est bien prouvée par la figure 35 (empruntée à MM. Radiguet et Massiot) qui montre la différence d’aspect de la région supérieure droite du thorax, suivant qu’elle est éclairée normalement ou obliquement. Dans une note de M. Guilleminot présentée à l’Académie des sciences par le professeur Bouchard, le 24 juin 1902, l’auteur, s’exprime ainsi :

« On sait que l’aspect d’une région varie suivant l’incidence. Ainsi, si nous observons le sommet droit en plan frontal lorsque l’écran est appliqué sur la poitrine et que le tube, placé en arrière du sujet, éclaire normalement le milieu de la clavicule droite, nous voyons l’ombre de la portion rachidienne de la quatrième côte. Si, au contraire, nous transposons le tube de manière à éclairer normalement l’angle inférieur de l’omoplate gauche, nous voyons l’ombre de la clavicule recouvrir le quatrième espace ou même la portion rachidienne de la cinquième côte, pour une hauteur du cône d’émission de plus de 50 cent.

« Des divers aspects d’une région, le plus utile est celui qui est donné par la projection normale, d’abord parce qu’il comporte le minimum de déformation, ensuite parce que, s’il s’agit de localiser, de repérer une ombre portée, il nous donne les rapports simples des ombres antérieures et pos-