de manquer de bled par l’allarme que les Ennemis du bien public ſe plaiſoient à ſemer parmi le Peuple.
Les Américains oſeront peut-être répéter encore à la Métropole, laiſſez-nous, abandonnez-nous à nous-mêmes, &c… Mais ſont-ils aſſez forts pour ſe garantir des entrepriſes d’une puiſſance qui auroit l’ambition de les conquérir ? Eh ! de quel droit voudroient-ils nous faire renoncer à une propriété qui a coûté tant de ſang & d’argent à la France !
Je diſcutois ces jours derniers avec un habitant de la Guadeloupe qui me diſoit : « Nous étions bien plus heureux quand nous appartenions aux Anglois, nous n’étions point inquiétés & les Anglo-Américains nous approviſionnoient à bas prix, &c… Je lui répondis, ils devoient bien le faire dans ce temps-là, Monſieur, puiſque ces Angleterriens ne feſoient qu’un même Royaume avec la Mère-Patrie qui les autoriſoit à approviſionner les Antilles. J’ajoûtai : ce fut un beau iour auſſi pour les Colons, que celui où les Anglois s’emparèrent de la Guadeloupe, car cette île devoit à cette époque à la France plus qu’elle ne valoit. Les Habitans jouïrent dès ce moment de leurs entiers revenus par la faculté