Page:Observations d'un citoyen, sur la grande question qui doit etre agitee a l'Assemblee Nationale, touchant la demande faite par MM. les deputes des colonies, pour qu'il leur soit permis d'ouvrir leurs ports a tous batimens etrangers.djvu/7

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un pareil ſéjour dans l’un ou l’autre de vos ports ruineroit de frais cette expédition ?

Il faut encore ajouter, à l’appui de ces obſervations, que les Américains obtenoient l’admiſſion chez eux des navires étrangers, il ſe feroit les trois quarts moins d’armemens dans le port de Bordeaux, dont tous les aboutiſſans n’ont d’autre eſpoir & d’autre débouché que cette intéreſſante ville.

Il y a cent moulins ſitués ſur les rivières de la Garonne, la Gironde, le Tarn, le Lot & la Baïse, qui ne ſervent qu’à moudre des farines pour les poſſeſſions que nous avons au ſud du Tropique : en ſortant de ces moulins, ces matières paſſent entre les mains de cent cinquante fabriques ou minoteries qui font travailler dix milles ouvriers, leſquels manqueroient tous de pain, s’ils n’avoient ce moyen de ſubſiſtance. Les reſſources que cet important commerce intérieur procure dans les provinces, favoriſent la navigation des rivières, & fourniſſent à la Nation des milliers de marins, qui ſe font un plaiſir & un devoir d’être utiles à leur Patrie, en combattant dans l’occaſion pour elle.

Ne ſeroit-il donc pas de la plus grande impolitique de conſentir à aucune des demandes de Meſſieurs les Colons ; ne ſont-ils pas Fran-