Page:Observations sur Le festin de pierre.djvu/35

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pu les mœurs des siecles passez, et qui ont livré de si rudes assauts à la vertu de nos Peres. Sa Majesté ne s’est pas contentée de donner la paix à la France, elle a voulu songer à son salut, et reformer son interieur ; elle l’a delivrée de ces monstres qu’elle nourrissoit dans son sein, et de ces ennemis domestiques qui troubloient sa conscience et son repos ; elle a desarmé une partie, elle a etouffé l’autre, et les a mis tous hors d’estat de nous nuire. L’Heresie qui a fait tant de ravages dans cet Estat n’a plus de mouvement, ny de force, et si elle respire encore, s’il luy reste quelque marque de vie, l’on peut dire avec assurance qu’elle est aux abois, et qu’elle tire continuellement à sa fin. La fureur du duel qui ostoit à la France son principal appuy, et qui l’affoiblissoit tous les jours par des saignées mortelles et dangereuses, a esté tout d’un coup arrestée par la rigueur des Edits. Cet art de jurer de bonne grace, qui passoit pour un agrement du discours, dans la bouche d’une jeunesse estourdie, n’est plus en usage, et ne trouve plus ny de Maistres qui l’enseignant, ny de Disciples qui le veuillent pratiquer. Mais le zele de ce grand Roy n’a point donné de relasche, ny de tresve à l’Impiété ; il l’a poursuivie partout où il l’a pu decouvrir, et ne luy a laissé en son Royaume aucun lieu de retraite ; il l’a chassée des Eglises où elle alloit morguer insolemment la Majesté de Dieu jusques sur les Autels ; il l’a bannie de la Cour, où elle entretenoit sourdement des pratiques ; il a chastié ses partisans, il a ruiné ses echoles ; il a dissipé ses